Longtemps éloigné des terrains en raison de différents pépins physiques, Clément Grenier s'est vu confronté à une situation délicate. Pourtant, le milieu de terrain n'a pas pu compter sur l'Olympique Lyonnais pour le soutenir.
Au contraire, l'international français estime que son club formateur l'a même enfoncé en refusant de l'aider, et en laissant circuler de fausses informations concernant son hygiène de vie. Un passage difficile que Grenier a évoqué dans les colonnes de L'Equipe, alors qu'il retrouve peu à peu le rythme de la compétition.
« J’ai pris mes responsabilités. J’aurais aimé qu’on m’accompagne un peu plus, qu’on me soutienne et qu’on arrête de raconter des conneries dans la presse, a lâché le Gone. J’avais envie de mots de soutien, pas qu’on rappelle mon passé révolu. Cela faisait longtemps que c’était faux. J’ai lu des choses bizarres qui n’étaient pas liées au moment présent. Quand quelqu’un est au sol, on est censé lui tendre la main. On m’a enterré, à la place. » En cause, une image de joueur au quotidien agité et non adapté au monde du football professionnel.
Grenier a vu un psychologue
« Il faut être clair : quand j’ai eu le staphylocoque et que je ne pouvais plus jouer au foot pendant trois mois, oui, je suis sorti, j’en ai profité, et je ne le regrette pas, cela m’a aidé à surmonter. Je suis sorti avec des amis et j’ai mangé dans des endroits où je ne vais pas habituellement. Si on parle de ça, oui, dix fois oui. Je l’accepte, et je l’assume, a insisté le milieu de 25 ans. J’étais en souffrance, il fallait que je trouve du plaisir ailleurs. Si c’était aujourd’hui, je partirais peut-être dans un pays où personne ne me casse les c…. J’ai préféré rester dans ma ville, on m’a mis une étiquette, et depuis, j’ai du mal à l’enlever. Beaucoup de choses m’ont rongé. J’ai été obligé de me faire aider pour évacuer tout ça. »
« Je suis quelqu'un de bien »
Quelques mois plus tard, l'image de Grenier n'est pas complètement redorée, ce qui l'agace profondément. « C’est terrible. Ce qui fait le buzz, c’est toutes ces conneries. On ne dit pas ça pour les autres. Moi, depuis mes dix-huit ans, j’ai dû grandir avec. C’est pour ça qu’il n’y a que le terrain qui peut faire taire les gens. En même temps, je ne suis pas là pour faire taire les gens. Mais je veux prouver à tout le monde que je suis quelqu’un de bien, et que je suis un bosseur », a conclu celui qui n'a pas perdu espoir de disputer l'Euro 2016 avec l'équipe de France.