Gardien au tempérament sanguin, Anthony Lopes a longtemps été considéré comme l’un des meilleurs à son poste dans le championnat de France.
C’est un peu moins vrai cette saison, où il semble moins décisif et un peu moins capable de faire gagner des points à son équipe. Une baisse de régime qu’il reconnait dans un long entretien à So Foot, à l’heure où l’OL a quasiment laissé passer sa dernière chance de gagner le titre avec sa défaite à domicile face à Lille le week-end dernier.
« Je ne dirais pas baisse de niveau. J’ai fait une première partie de saison très cohérente. Ensuite, dans ce trou d’air collectif qu’on a subi à la reprise, on a été individuellement moins performants, moins décisifs. Que ce soit moi ou d’autres, on n’a pas toujours fait les bons choix. On se focalise plus sur moi parce que je suis un cadre du vestiaire et que j’ai un certain vécu de la ligue 1 et du très haut niveau. C’est normal d’être pointé du doigt quand tu fais deux, trois, quatre matchs un peu en dessous », a admis l’international portugais, qui veut bien encaisser les critiques sur son niveau de jeu, mais a beaucoup plus de mal avec celles, très récurrentes, sur sa manière de jouer. En effet, le Gone a souvent été pointé du doigt pour sa faculté à enchainer les sorties un peu kamikazes, quitte à dégommer tout ce qui se trouve sur son passage. Des critiques, à l’image de celles très vives d’Adil Rami, qui ont fini par le toucher, et lui ont même fait perdre un peu ses moyens en le forçant à faire évoluer son jeu.
« Les critiques de Rami ? À lui, parmi d’autres. Il y a eu des règlements de compte, de la méchanceté gratuite à mon égard. Quand on récolte les témoignages de certains joueurs avec qui ça a été compliqué sur le terrain, c’est sûr qu’ils ne vont pas plaider en ma faveur. Ça fait partie de ma carrière, malheureusement. Ça m’a perturbé, parce que ça m’a fait changer dans mon jeu. Avant les matchs, je me suis mis à cogiter, à penser à tout ça. Donc pour essayer de moins faire parler, on s’est dit qu’il fallait que je me freine. Sauf que ça m’a complètement défavorisé. Il faut bien que les médias parlent de quelque chose, mais honnêtement, c’est lourd, parce que depuis le début de ma carrière, ça a toujours été ça. Aujourd’hui, j’ai 30 ans, presque 400 matchs au haut niveau, donc je trouve ça un peu moche… », a dénoncé Anthony Lopes, qui semble parti pour faire une carrière totalement consacrée à l’OL, mais espère désormais que cette réputation ne va pas le poursuivre encore trop longtemps, histoire de retrouver ce côté hargneux qui en faisaient aussi un solide dernier rempart à Lyon.