Plus d’une semaine après les faits, les pontes de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas en tête, ont pris la parole dans L’Equipe pour revenir sur les incidents du match entre l’OL et l’OM.
La rencontre n’a pu se dérouler que pendant quelques petites minutes, avant que Dimitri Payet ne soit atteint d’une bouteille d’eau lancée par un supporter lyonnais en pleine tête. Le match n’a jamais repris, et cette nouvelle interruption a marqué un ras-le-bol général chez les suiveurs du football, pour qui gâcher une rencontre aussi attendue ne peut plus passer. Une situation critique donc pour le football français mais aussi pour l’OL, à charge d’organiser cette rencontre et qui n’a pas réussi à la rendre jouable. Après une prise de parole qui avait provoqué de vives critiques le soir du match où il minimisait les faits, Jean-Michel Aulas a bien rappelé qu’il condamnait ce qu’il considère toujours comme un geste isolé. Et forcément, avec le président de l’OL, la défense de son club passe très rapidement au premier plan, lui qui ne veut pas servir d’exemple alors que d’autres débordements graves ont eu lieu depuis le début de la saison.
L’OL a tout fait parfaitement pour Aulas
« On a eu un incident grave et on réitère nos voeux de meilleur rétablissement à Dimitri Payet, ainsi que nos excuses, comme je l'ai fait déjà à plusieurs reprises. Pour nous, il ne s'agit pas d'oublier ce qui s'est passé, mais d'expliquer qu'on est dans un cas fondamentalement différent des autres événements de début de saison, qui sont tout aussi intolérables. On voudrait vraiment expliquer pourquoi on ne peut pas être jugés de la même manière. On vient de prendre contre nous une mesure conservatoire, qui est aux antipodes de celles qui ont été prises depuis le début de saison. Sur le plan économique, ne pas rejouer le match dans les mêmes conditions aurait une incidence financière de plus de 3,5 ME, ce qui représenterait un préjudice énorme. On est dans le cas d'un individu qui n'est pas un supporter de l'Olympique Lyonnais, qui n'est pas dans nos bases de données. En revanche, comme nous avons investi dans un stade de 400 ME et que nous avons 400 caméras, nous avons pu l'identifier tout de suite. Et les stadiers sont venus l'intercepter pour le remettre aux forces de police. Il a été jugé en comparution immédiate, ce qu'on réclame depuis des années, il a été condamné, et cette fois sévèrement. Qu'est-ce que qu'on pouvait faire d'autre et de mieux ? », a souligné Jean-Michel Aulas dans ce long entretien, dépité de voir que le match entre l’OL et Reims va se jouer dans un huis-clos total par mesure préventive.
L’OL ne payera pas pour les autres
Cette sanction est donc en tout cas déjà jugée très sévère par Jean-Michel Aulas, qui réitère toutefois sa volonté de voir des points être retirés aux clubs qui ne contrôlent pas massivement leurs supporters. Ce n’est pas le cas de l’OL selon lui. « Je ne veux pas attaquer la Ligue, mais je ne veux pas payer pour les autres. Quand il y a des émeutes collectives et des envahissements de terrain, il faut des sanctions sportives, qui sont plus crédibles que la fermeture d'un virage. Moi, si on me permet de rejouer ici le match contre l'OM, ce qui serait logique, je suis prêt à assumer un sursis en nombre de points et à démontrer qu'il n'y aura aucun incident de ce genre », a promis Jean-Michel Aulas, qui sait que sa prise de parole pour défendre son club n’est pas innocente, puisque l’OL passe devant le CNOSF ce mardi pour contester la mesure de huis-clos préventive qui doit s’appliquer contre Reims ce mercredi.