De la Coupe des Clubs Champions à la Ligue des Champions, la plus grande des Coupes d’Europe a beaucoup changé depuis sa création. Mais la dernière réforme, votée il y a quelques semaines, a certainement été la plus discrète de l’histoire, puisque la plupart des clubs européens n’ont été informés de ce changement qu'à la veille du vote effectuée par l’UEFA. Résultat, comme dans beaucoup de pays en dehors du Big Four (Espagne, Angleterre, Allemagne et Italie), la France a été mise devant le fait accompli. Jean-Michel Aulas a multiplié les interventions pour assurer que les clubs tricolores ne perdaient pas au change, et donc que cette réforme favorisant les pays déjà au sommet était neutre pour la France. Ce n’est pas l’avis de l’un des opposants à cette réforme, le président de Guingamp.
« La France ne pourra plus jamais devenir la quatrième nation européenne avec ce système. On est cinquième, on peut être sixième en fonction des résultats russes ou portugais, on est sous la menace. Le football, c’est le droit de rêver. Et avec cette réforme, on nous enlève ce droit de rêver. Je suis farouchement opposé à cette réforme, parce qu’il faut que demain la France puisse concourir à l’échelle européenne, aller chercher la quatrième place, et pourquoi pas troisième. Là, ça ne serait plus possible. Je crois qu’il y a une vraie prise de conscience que l’échelle européenne est en train de nous échapper, et qu’il est temps de la jouer collectif. Il y a un front assez uni et quelques voix discordantes. Aulas égoïste sur le coup ? Je respecte ses positions. Il est en haut de l’affiche, il a tout intérêt à ce que cela ne change pas. Il défend les intérêts de son club, c’est forcément respectable. Mais je crois que l’intérêt collectif du football, n’est pas celui de Jean-Michel Aulas ou celui de l’Olympique Lyonnais. C’est l’avis des 39 autres présidents ou presque », a balancé Bertrand Desplat sur bein SPORTS. Une bonne tape sur les doigts de l'un des rares présidents favorable à cette réforme, même si pour le coup, le changement ayant déjà été validé, les clubs français se réveillent bien tard.