S’il a mis quelques jours à digérer la cuisante défaite de l’OL au Trophée des Champions, Jean-Michel Aulas est reparti de plus belle dans sa lutte contre l’hégémonie sportive et financière du PSG en France.
Et ce n’est justement pas cette défaite qui va tempérer son énervement devant l’aide économique du Qatar au club parisien, qui selon lui détraque complètement la Ligue 1. Pour le président rhodanien, il est impossible de continuer avec une lutte pour le titre qui ne concerne qu’une équipe en France, et l’espoir d’une parade à cet investissement sans fin est bien réel selon JMA.
« Je me permets de parler de la concurrence totalement déloyale du PSG en L1 parce qu’elle est tout simplement très mauvaise pour l’attractivité et la compétitivité de notre championnat. Dans le sport, il y a toujours des favoris et des plus petits qui ont moins de chances de gagner mais ce n’est pas possible d’avoir un championnat avec dix-neuf des vingt équipes n’ayant aucune chance sur la ligne de départ. Dans notre L1, le suspense, c’est pour la 2e place. La saison dernière, on a fini second de L1 avec 31 points de retard sur Paris ! Avec le Qatar, c’est une aide d’État de 200 millions d’euros par an pour le PSG ! C’est ce qui conduit à des transferts insensés et à une complète dérégulation du championnat. Quand l’argent n’est jamais un problème, c’est la porte ouverte à tous les excès. Vous pouvez prolonger votre entraîneur pour le virer trois mois plus tard en lui versant 22 millions d’euros. En comptant les à-côtés pour le staff et les charges sociales, c’est une opération à plus de 50 millions d’euros sûrement. C’est bien plus que le budget annuel d’un club comme l’ASNL par exemple ! Quand je dis ça, ce n’est pas dirigé contre Laurent Blanc que j’apprécie, c’est dirigé contre le mode de fonctionnement de Paris qui nuit à l’ensemble du foot français selon moi. Le PSG bénéficie d’un pouvoir de droit divin dans une économie libérale. Attention, il faut bien faire la différence entre le PSG et les clubs comme le Real, Manchester United ou le Barça qui génèrent leurs propres revenus. Comme l’OL aussi. Pour arriver à un chiffre d’affaires de 218 millions, nous avons pris des risques et même traversé des moments compliqués. Il a fallu passer par là pour construire le Parc OL, notamment. Une lutte ? Je vois bien que les choses commencent à aller dans le bon sens. Par exemple, je viens de recevoir un tweet d’un député européen qui va se pencher sur l’aide d’État dont bénéficie le PSG. Le foot est une activité commerciale comme une autre, avec des règles bien précises qui doivent être respectées », a expliqué Jean-Michel Aulas dans L’Est Républicain. Mais à l’heure actuelle, le PSG et le Qatar respectent à la fois la législation française et européenne, et ont même laissé derrière eux les tracas du fair-play financier depuis près de deux ans.
cher @JM_Aulas idée : engager une procédure européenne pour aides publiques illégales. 7 clubs espagnols condamnés: https://t.co/81LzwAIPhe
— Audy Jean-Pierre (@audyjp) 8 août 2016