Jean-Michel Aulas a attaqué frontalement et à plusieurs reprises L’Equipe la semaine passée, le président de l’Olympique Lyonnais estimant que le quotidien sportif avait clairement décidé de mener un front anti-OL, en relayant notamment les propos d’Antoine Kombouaré suite à la suspension de Corentin Tolisso. Pour Karim Nedjari, tout cela commence à faire beaucoup, Jean-Michel Aulas étant plus prompt à dégainer contre les médias plutôt que de régler les problèmes de son club.
« Le football copie parfois les mauvaises coutumes du monde politique. Depuis que le fourbe Donald Trump a remporté les élections américaines en se présentant comme un ennemi des médias, tout le monde semble succomber à la mode. En France, François Fillon a dénoncé, à son tour, un lynchage médiatique pour se sortir du “Penelopegate”. Du coup, le monde du football a décidé d’appliquer les mêmes grosses ficelles. Viser les médias pour détourner mieux l’attention. Attention, c’est souvent à double tranchant (…) Le week-end dernier, Jean-Michel Aulas s’est plaint du traitement médiatique visant à déstabiliser le club lyonnais. C’est plus facile de trouver un bouc émissaire que de trouver deux bons défenseurs centraux complémentaires ou un deuxième buteur pour aider le brave Alexandre Lacazette. Enfin, venons en à Guingamp. Le penalty non sifflé en fin de match serait consécutif à la campagne de presse d’Antoine Kombouaré. Là encore, la stigmatisation des médias de la part du président de l’OL, maître en techniques de communication, démontre le désarroi dans lequel s’embourbe tout un club. Le degré d’attaque des médias, pas toujours exempts de tous reproches en certaines circonstances, est souvent proportionnel aux problèmes qui rongent un club ou une équipe nationale. Avec dix défaites concédées en Ligue 1 cette saison, Lyon est en train de laisser filer la Ligue des champions, si importante pour son standing et son budget de l’année prochaine. De graves erreurs de management et de recrutement ralentissent la croissance d’un club exemplaire depuis des années. Il est dommage de ne pas admettre ces erreurs-là et de crier en permanence au complot. Lyon est un grand club qui doit cesser de se plaindre des arbitres ou des journalistes. Lorsque l’on est malade, il est inutile de casser le thermomètre. Il n’y est souvent pour rien », écrit l’ancien journaliste de Canal+, qui a reçu le soutien très ferme de Pierre Ménès, via Twitter, ce dernier regrettant cette attitude anti-média devenue à la mode.