Raymond Domenech n'a jamais caché que lors du derby il avait peu de considération pour l'AS Saint-Etienne, le coeur de l'ancien joueur et sélectionneur national battant pour l'Olympique Lyonnais. Et ce dimanche, il raconte comment il y a quelques années il avait voulu changer les choses afin de calmer la violence qui commençait à monter entre les supporters de l'OL et de l'ASSE. Mais son idée a fait un flop total après une réunion qui a tourné court.
« Je me souviens de l'époque où, entraîneur du club de mon enfance, j'avais voulu, avant un derby, rencontrer les ultras lyonnais. Dans leur siège, un bar près des quais, je voulais faire passer le message que la rivalité sportive, bien réelle, ne devait pas entraîner ces violences perpétuelles dans et hors du stade. J'avais alors suggéré une idée, après un long échange avec eux sur le fait d'être supporter et leur place dans la vie du club. Cette idée était simple : l'agressivité entraîne en réaction de l'agressivité. Ne pensez-vous pas que vous pourriez inverser le processus, en applaudissant les supporters verts à leur entrée dans le stade ou à l'annonce de leur équipe ? Je les ai sentis perplexes, l'un d'eux, sans même débattre avec ses camarades a pris la parole : « Vous avez raison, on les applaudit... Et après, on leur rentre dans la gueule. » Sous les ovations de ses camarades. J'ai senti le poids de l'inéluctable : être lyonnais, c'est avant tout être anti-Verts », raconte, dans L’Equipe, Raymond Domenech, adepte de la rivalité mais pas de la haine entre les deux clubs voisins et rivaux.