Il y a plusieurs mois, Jean-Michel Aulas avait soumis une idée révolutionnaire de refonte du paysage audiovisuel du football français.
Plutôt que le découpage des journées de Ligue 1 par lots vendus à plusieurs diffuseurs, le président de l’Olympique Lyonnais avait proposé la création un « Spotify » 2.0 du football. Autrement dit, le rêve de Jean-Michel Aulas serait de voir des matchs disponibles à la carte, directement du producteur au consommateur en s’évitant tous les problèmes liés à la distribution et en envisageant par exemple un système en pay-per-view. Une idée qui a de l’avenir selon Vincent Chaudel, co-fondateur de l’Observatoire du Sport Business, mais qui n’est pas réalisable à court terme à la vue de l’agonie des clubs français sur un plan financier.
« Payer cinq euros par mois pour un fan de foot, ou entre cinq et dix euros, ce serait abordable, comparés aux vingt-cinq euros mensuels dissuasifs de Téléfoot. C'est crédible. L'ensemble des communautés de fans de clubs de foot français, c'est 120 millions de personnes, la L1 autour de 130 millions au total... » estime le spécialiste, interrogé par Slate.fr, avant de poursuivre. « C'est une option économique envisageable mais pour l'avenir. C'est trop tôt pour le moment. La Ligue n'a pas le temps de convaincre vingt millions de fans, il y a urgence. Les clubs sont pris à la gorge, et ont besoin de cash immédiatement. Avec un appel d'offres classique, les diffuseurs sont censés payer ». Voilà qui a le mérite d’être clair : l’idée de Jean-Michel Aulas est clairement la solution parfaite pour le football français à l’avenir… mais c'est encore trop tôt pour l'appliquer maintenant. Et pour cause, la priorité est de relancer au plus vite la machine économique avec un modèle ayant déjà fait ses preuves par le passé, celui de diffuseurs solvables capables de rapidement remplir les caisses de la LFP et par ricochets des clubs de L1 et de L2.