Devenu paraplégique depuis un terrible accident de la route en 2013 sur l’autoroute de Normandie, Kevin Anin vit désormais dans la région du Havre, club dont il a porté le maillot, avant de signer à Sochaux, puis à Nice où sa carrière a brutalement été stoppé en 2013. Dans l’Equipe, l’ancien milieu de terrain, âgé de 29 ans, raconte son existance au quotidien et livre un extraordinaire témoignage sur sa vie qui a basculé le jour où le conducteur d’une voiture où il avait pris place s’est endormi. Et lorsque le quotidien sportif l’interroge sur le fait de savoir s’il est un homme « heureux », Kevin Anin a une superbe réponse.
« C’est quoi être “heureux” ? On n’emploie pas les bons mots. Quand j’étais malheureux, en réalité, je ne l’étais pas. Quand tu as des principes, que tu sais ce que tu veux, tu as ta propre définition du mot heureux. Il me manque juste un petit truc, mais, de toute façon, cela a toujours été le cas. C’est le propre de l’homme, il en veut toujours plus. J’ai tout ce qu’il faut, je ne marche pas, c’est tout. C’est bizarre mais par rapport à avant, je respire. Si j’avais aujourd’hui mes jambes, si je jouais encore au foot, peut-être serais-je devenu fou ! Il y a du bon dans ce que je vis. Cela m’empêche peut-être de faire des bêtises. Je fais même plus de choses qu’avant l’accident, je suis plus famille. Mes petits neveux, j’en profite pleinement. Quand ils sont sur le canapé avec moi, je ne peux pas m’enfuir. (Rires) », explique Kevin Anin, qui avoue quand même ne pas encore avoir décidé ce qu’il allait pouvoir faire n’ayant pas encore « intégré » le fait que sa vie allait désormais se passer dans un fauteuil roulant.