Pascal Praud n’a pas été le premier journaliste à vouloir se lancer dans la carrière de dirigeant, et il n’a pas été le dernier, mais on ne peut pas dire qu’il laissera une trace indélébile dans l’histoire du FC Nantes. Désormais sur I-Télé, Praud ne cache pas qu’il s’est raté chez les Canaris, admettant même ne plus réellement oser se rendre à la Beaujoire. Cependant, s’il ne se sent pas en terrain conquis à Nantes, le journaliste avoue se régaler de ce retour vers le haut du classement du club de Waldemar Kita, et surtout il adore l’ambiance du stade nantais, les supporters actuels ayant décidé de ne plus tout miser sur la nostalgie.
« Je ne suis plus retourné au Stade de la Beaujoire depuis un triste soir de février 2010. Le FC Nantes se morfondait en Ligue 2, battait Bastia ce samedi-là et La Beaujoire sonnait le creux. Je quittais le club après une expérience désastreuse de deux ans qui m’avait éloigné des salles de rédaction et rapproché des atmosphères de vestiaire. Je pense souvent à ces deux années manquées, car je sais que l’échec est une école (…) Je ne me vois pas débarquer dans une tribune et croiser des regards hostiles. C’est le jeu du foot. Les supporters n’ont pas aimé cette période à laquelle je suis associé. À tort ou à raison, ils me tiennent responsable du bilan. Je regardais ce samedi le FC Nantes gagner contre Nice (2-1) et j’entendais les jeunes nantais célébrer la victoire, chanter leur plaisir, encourager leur équipe. La Beaujoire fait le plein (ou presque) tous les quinze jours et le bonheur descend des tribunes. J’ai connu le public nantais pendant vingt ans applaudir du bout des doigts les titres de champions de France, rester de marbre quand l’équipe passait des valises aux adversaires. On venait à la Beaujoire comme on écoutait l’opéra, entre gens bien élevés, sans cris, ni débordements. Aujourd’hui que le club ne joue plus les trois premières places du classement, l’ambiance est électrique. Allez comprendre ! C’est au fond assez simple. Les supporters n’ont pas connu hier. Aucune nostalgie ne contamine leur présent. Aucun « c’était mieux avant » ne gâche leur plaisir. A partir d’un certain âge, on ne vit que pour regretter. Les moins de vingt ans n’ont pas ce désir. Ils profitent, ils s’amusent et ils ont bien raison », reconnait, sur son blog, Pascal Praud, toujours très attentif aux résultats d’un club qui lui est cher, même s’il n’y a pas connu vraiment la réussite lorsqu’il a voulu traverser le miroir.