Totalement fou de football, au point de ne pas envisager de prendre des vacances sans aller voir des matches ou assister à des entraînements, Jean Fernandez connaît une saison délicate avec Nancy. Dans un passionnant entretien accordé l’Equipe, le technicien avoue que diriger une équipe professionnelle était une vraie souffrance, qu’il soignait en se jetant sur son frigo. Une thérapie comme une autre pour un technicien hors du commun et qui fait honneur à son sport.
« J’adore le quotidien de l’entraînement, mais cette souffrance intérieure pendant les matches est de plus en plus difficile (...) C’est une douleur à l’intérieur. Une boule. Quand le match commence, vous êtes tributaire de l’équipe, ce qui rend le rôle difficile. Le cœur bat plus fort (...) Sur le banc, j’ai envie de dire des choses et je me retiens, je prends tout sur moi pour ne pas réagir, sinon je peux partir en live. Quand j’étais jeune entraîneur, si vous m’aviez vu sur le banc à Cannes ! J’étais complètement barjot, je m’en prenais à tout le monde, j’étais tout le temps en commission de discipline. Un fou ! À Sochaux, la première année, on n’est pas montés sur une décision de l’arbitre… Je l’ai collé au mur ! J’avais pété les plombs ! Pourtant j’étais un garçon bien éduqué, avec des valeurs et tout… Et puis je me suis dit que ce serait difficile de durer dans ce métier, alors j’ai décidé de changer, reconnait Jean Fernandez, qui avoue avoir trouvé dans son frigo une solution à ses tourments. Comment je me libère ? À travers la nourriture. C’est fou… Certains ont besoin de fumer, de boire. Moi, je mange. Ce qui fait que je commence un Championnat à un certain poids, et à la fin du Championnat, j’ai pris dix ou quinze kilos. Je reporte tout le stress sur la nourriture. »