Successeur de Claudio Ranieri au poste d’entraîneur de l’AS Monaco, Leonardo Jardim n’échappe pas aux nombreuses critiques après le début de saison mitigé du club de la Principauté. Discret dans les médias, le technicien portugais ne cache cependant pas son étonnement de voir qu’il est dur pour un entraîneur étranger de se faire une place en Ligue 1. Et dans l’Equipe, il fait appel au sociologue et philosophe français Edgar Morin pour donner une petite leçon à ceux qui parlent beaucoup.
« Quand ça ne gagne pas, les gens visent l'entraîneur, c'est partout pareil. Et quand c'est un coach portugais peu connu, c'est plus facile. On ne me connaît pas ici, mais, vous savez, au Portugal, les entraîneurs français ne sont pas très connus non plus. Moi, je connaissais qui ? René Girard et Laurent Blanc. Mais demandez-moi qui entraînait l'OM ou Bordeaux l'an passé, je n'en sais rien. Savez-vous qui entraîne Guimaraes ou Braga ? On regarde d'abord son pays, c'est normal. Mais j'ai l'impression qu'en France, les gens sont nationalistes : ils défendent beaucoup leurs compatriotes, moins les étrangers. Et puis il faut arrêter de considérer qu'on perd un match à cause du physique ou de la tactique, de l'arbitre, des relations humaines ou par la faute du numéro 29. Dans ma carrière, j'ai beaucoup lu Edgar Morin ; il dit qu'il n'est pas possible de regarder les choses de façon analytique, mais qu'il faut avoir une vision globale (…) Edgar Morin est une grande référence, il m'a aidé dans ma vision de la vie, du monde et de mon travail. Il est français et je me dis que les Français n'ont pas beaucoup de considération pour ses idées », fait remarquer Leonardo Jardim, histoire de rappeler que tout ne peut pas être mis sur le dos d’un joueur ou d’un entraîneur lorsque les choses ne vont pas dans le bon sens…ou inversement.