Au lendemain du match OM-Guingamp, tout le monde semble être d’accord pour dire que cette rencontre, qui concluait la 20e journée de Ligue 1, avait été d’une médiocrité abyssale. Dans un édito dont il a le secret, Vincent Duluc a résumé la triste soirée qu’il avait passée devant sa télévision à regarder ce match « vedette » de notre championnat. Et le journaliste de l’Equipe de vider son sac avec élégance.
« On ignore si des footballeurs professionnels qui disputent un match aussi tarte que Marseille-Guingamp ont le temps de penser à autre chose, à leurs impôts ou à leur prochain weekend en famille, au mois de mai. Mais on imagine que oui, parce que sinon ce n’est pas la peine, sinon autant jouer, autant essayer de s’amuser et de s’intéresser un peu, autant ne pas faire de la réclame pour le cinéma du dimanche soir. Soyons clairs, il n’existe aucune chance que Marseillais et Guingampais aient été distraits par leurs actions offensives réciproques. Nous, en tout cas, ils ne nous ont ni distraits ni empêchés de penser. On est tous pareils, il nous arrive par temps de haute tension, dans quelques soirées décisives, de réclamer un peu de silence pour ne pas se voir troubler l’instant, pour ne pas perturber la communion entre nous, sur le canapé, et eux dans un stade lointain. Dimanche soir, pourtant, on aurait bien aimé que quelqu’un nous parle, nous arrache à ce silence et ce vidé sidéral, même si on voue une reconnaissance profonde à l’ironie désespérée des commentaires de Stéphane Guy (…) On avait vraiment eu le temps de penser à tout (…) Et on s’est dit que Michel, lui aussi, aurait du mal à tenir jusqu’à la fin », écrit Vincent Duluc, qui n’a visiblement pas apprécie sa soirée de dimanche et le fait savoir. Qui peut lui en vouloir ?