Sponsor numéro 1 de l'OM et présenté comme l'un des futurs investisseurs dans le rachat du club phocéen, Rodolphe Saadé vit une première crise majeure à Marseille.
Le propriétaire de CGA CGM a fait parler de lui la semaine passée en annonçant être entré en négociations pour racheter les chaînes du groupe Altice Média, dont RMC et BFM. Déjà propriétaire de La Provence, puissant quotidien marseillais dont la passion débordante pour l'OM est connue et qui a appartenu à une époque à Bernard Tapie, Rodolphe Saadé a de nombreux atouts pour devenir le possible homme du club de foot. Car tout cela s'inscrit dans une phase de développement très rapide pour le multimilliardaire dont la famille a fait fortune dans le fret maritime. C'est d'ailleurs dans ce cadre que Rodolphe Saadé est devenu le sponsor maillot de l'Olympique de Marseille et que son nom revient incessamment dans les discussions pour le rachat de l'OM à Frank McCourt.
Que ce soit directement, ou dans le cadre d'un tour de table avec des investisseurs saoudiens, l'homme d'affaires est toujours cité comme proche du dossier, sa puissance financière et son sens des affaires en faisant un candidat idéal. Cependant, en cette fin de semaine, il ne s'est pas fait que des amis à Marseille et cela se concrétise ce samedi par une absence du quotidien La Provence dans les kiosques. La raison ? La Une du quotidien régional sur Marseille de jeudi, qui n'a pas été du goût de Rodolphe Saadé selon plusieurs sources, alors que l'on sait que ce dernier est proche d'Emmanuel Macron....lui-même supporter de l'OM.
La Provence en grève illimitée, Marseille privé de son journal
Au lendemain de la visite du chef de l'État à Marseille, le média local avait titré : « Il est parti et nous on est toujours là... » avec la photo, de dos, de deux dealers devant qui passait un policier. Et c'est peu dire que cette Une n'a pas fait plaisir à la direction du quotidien, au point même que vendredi, Aurélien Viers, directeur de la rédaction de La Provence, a été mis à pied une semaine et convoqué pour entretien préalable à licenciement. Une décision qui a provoqué une grève immédiate des journalistes du média de Rodolphe Saadé, provoquant l'absence totale du quotidien à Marseille et dans la région.
Cet interventionnisme est pour le moins troublant au moment où Rodolphe Saadé va s'offrir quelques gros médias. Et cela écorne très clairement l'image de celui qui est annoncé comme le possible favori numéro 1 pour racheter l'Olympique de Marseille. A Marseille, on aime l'OM, mais on aime aussi La Provence, qui est souvent le poil à gratter du club phocéen ou bien son supporter numéro 1. Et voir ce média devoir se soumettre à de telles exigences éditoriales ne va pas faire le bonheur des supporters souvent frondeurs.