Toujours ciblé par l'Arabie Saoudite, l'OM fait partie de ces clubs qui pourront servir à redorer l'image du Royaume. Tous les moyens sont bons pour remporter la guerre d'image, et prendre en otage les supporters par exemple.
Pendant très longtemps, le PSG a été pointé du doigt pour être la propriété du Qatar, état gazier dont les investissements en France sont colossaux, afin de se faire connaitre, d’exister sur la scène internationale, et d’avoir aussi un pouvoir décisionnaire ou du moins un certain poids dans les grands pays de ce monde. Des dépenses qui ont porté leurs fruits, car aujourd’hui, quasiment plus personne ne demande au Qatar de quitter Paris, et l’Emirat a même été récompensé de sa présence par l’organisation de nombreux évènements, dont la Coupe du monde 2022.
L'Arabie Saoudite a 700 milliards à investir
Une situation que l’Arabie Saoudite veut imiter, et le Royaume y parvient très bien. Avec encore plus d’ambitions et de dépenses que le Qatar, le pays arabique déferle sur le sport. Le football bien évidemment, mais aussi la Formule 1, les sports d’hiver, le golf ou la boxe. A chaque fois, des montagnes d’or permettent de récupérer des stars, des évènements sans forcer, preuve que, si besoin en était, absolument tout s’achète. Le rachat de Newcastle, géant endormi du football anglais, en est l’un des derniers exemples, alors que se murmure avec chaque jour plus d’insistance la possibilité pour le Prince Ben Salmane de récupérer l’OM des mains de Frank McCourt, afin d’avoir un club français de prestige sous sa coupe pour peser sur l’hexagone. Et ces investissements dans le sport, l’Arabie Saoudite en a réellement besoin.
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Un rapport nommé « Play The Game » et publié par un institut danois fait ainsi le large tour du spectre d’investissement saoudien de ces dernières années, et ce sont 21 sports qui sont alimentés par l’Arabie Saoudite, pour un total de 312 accords de sponsoring et d’organisation évènements. La volonté de se développer est toujours aussi importante, et le PIF, avec ses 700 milliards d’euros de capacité d’investissement, compte bien en faire profiter. Mais pourquoi autant de dépenses et d’éventuels futurs rachats coûteux, comme avec l’OM ? L’étude donne la parole à de nombreux intervenants, et notamment à Freddie Daley, universitaire, chercheur et écologiste, pour qui l’image et le mode de fonctionnement de l’Arabie Saoudite seront mieux acceptés avec ces dépenses folles afin de créer une dépendance.
Les supporters rendus dépendant de l'argent saoudien
« L’Arabie Saoudite est un pays qui dépend grandement de ses énergies fossiles. Sa présence massive dans le sport a pour but de faire la publicité et de normaliser la production d’énergie polluante auprès de milliards de supporters. L’organisation de la Coupe du monde 2034 sera la cerise sur leur gâteau », a livré Freddie Daley, pour qui l'utilisation de pétrole est presque justifiée si les fans de sport estime que leur passion en bénéficie, peu importe les moyens utilisés. Une sortie qui a provoqué une réponse de l’Arabie Saoudite par le biais de confidences en "off" auprès de la BBC. A savoir que les dépenses générées dans le sport servaient à faire grandir et moderniser le pays, s’éloigner justement de la dépendance au pétrole et booster le tourisme. Selon le média britannique, la stratégie de l’Arabie SAoudite est en tout cas gagnante, tant personne ne s’est mis en travers du Royaume pour l’organisation de la Coupe du monde 2034, et que, dans les sports ou les clubs où le PIF a investi, personne n’ose encore parler des sujets qui fâchent sur les droits de l’homme ou les énergies polluantes de peur que l’Arabie Saoudite n’alimente plus financièrement leur sport ou leur club. Récemment, le golfeur américain plusieurs fois vainqueur d’un Major Phil Mickelson a du s’excuser publiquement pour avoir parlé en mal de l’Arabie Saoudite au niveau des droits de l’homme et de l’exécution des personnes homosexuelles, afin de rejoindre le très lucratif circuit LIV GOLF, organisé directement par le PIF.