Alors que le bras-de-fer entre la Ligue et Mediapro est parti pour durer, certains dirigeants de Ligue 1 essayent de trouver des solutions pour sortir de cette terrible crise…
Même s’ils sont un peu tous pris au dépourvu, tant ils croyaient au projet de Mediapro, les présidents des clubs de Ligue 1 tentent de faire face. Ces derniers jours, Jean-Michel Aulas s’est prononcé sur l’avenir à court terme des droits TV en France, avec l’idée d’une offre unique. « Canal+ et beIN Sports ont évidemment leur mot à dire, mais je pense que c’est plutôt vers d’autres opérateurs que la Ligue se tournera. L’idée que je veux défendre, c’est qu’il faut un Spotify du foot. Il faut une offre unique avec un prix attractif et que le public n’ait plus à se poser la question sur quelle chaîne est le match », avait lancé le président de l’OL. Une idée qui a fait des émules, mais pour Christophe Bouchet, cette volonté est illusoire.
« L’idée d’Aulas ? On l'a déjà fait ! Rappelez-vous de l'expérience CFoot qui n'a duré qu'un an. Il faut prendre conscience que les arbres ne montent pas jusqu'au ciel. Il y a un potentiel de téléspectateurs payants en France que l'on connaît après 25 ans d'expérience. Ce n'est pas en changeant le mode opératoire qu'on va en trouver d'autres, comme par magie. Si encore il y avait eu des changements profonds sur le championnat lui-même afin de recruter plus de 3 millions de personnes payantes, pourquoi pas ? Mais ce n'est pas le cas. On connaît le nombre et il est limité. Si on avait, en plus du PSG, un OM racheté par l'Arabie Saoudite, un OL ou un Bordeaux rachetés par un géant des GAFA et qui recruteraient les Messi ou Ronaldo de demain ou d'aujourd'hui, je veux bien. Mais là, la L1 reste ce qu'elle est avec, hors Paris, des clubs qui se battent pour des joueurs qui ne sont pas des joueurs premium. Alors, si on fait cette plateforme Deezer ou Spotify, que va-t-il se passer ? Avec mon fils, on s'est abonnés à Téléfoot pour voir les matchs de l'OM, mais on ne regarde que ça ! Si demain on a une plateforme, les gens ne vont pas payer 25 euros pour ne voir que les matchs de l'OM, alors que les autres ne les intéressent pas », a lancé, sur Le Phocéen, l’ancien président de l'OM, qui estime donc que les Droits TV de la L1 seront toujours partagés entre plusieurs acteurs de l'audiovisuel.