Si ce lundi matin les supporters du Paris Saint-Germain et de l’Olympique de Marseille veulent trouver du positif dans le Clasico de dimanche soir, les amateurs de football ont eux l’espoir de ne plus jamais revoir un tel match entre ces deux formations qui valent mieux que ce triste spectacle. Dans son édito pour L’Equipe, Vincent Duluc ne cache pas son profond ennui devant cet PSG-OM, mais l’expérimenté journaliste ne veut pas que cela masque tout ce qui va bien dans notre football hexagonal.
« Ce Classique était une purge, il n'y a pas d'autre mot. Mais il y a d'autres mots, forcément pour dire ce que ce 0-0 représente pour les deux clubs en particulier et pour le football français au sens large. Des deux considérables chantiers apparus hier soir, un seul était soupçonnable. L'OM est à peu près au point où il en était il y a un an, puis au début de la saison : dans le gris. Le premier jour de l'ère Rudi Garcia aura été une aube froide, le soleil se lèvera plus tard. Le nouveau coach marseillais a eu deux jours pour préparer son équipe et s'en est tenu à ce que tous les entraîneurs savent faire quand ils n'ont pas de temps : il s'est organisé pour défendre. L'OM avait besoin de ce symbole pour attester du changement d'ère, pour prolonger l'effet d'annonce d'une semaine qui a fini par mêler l'action à la communication : signature de l'achat du club, changement d'entraîneur, point au Parc des Princes (…) Mais l'image plus large de la L1 et du football français, c'est un beau leader, joueur, qui incarne une histoire et fait de Nice une manière de nouveau Lille pour les structures et l'ambition. Ce sont aussi deux équipes sur trois capables de se qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions, et des Bleus bien partis pour dominer leur groupe qualificatif de Coupe du monde. Mais, bien sûr, et tandis que se dessine le naufrage de Lyon, à treize points du leader, cela ne suffit pas. Le football français a besoin d'un PSG qui domine moins que la saison dernière mais joue bien mieux que cette saison. Pour l'instant, il ne l'a pas… », fait remarquer Vincent Duluc, histoire que ce Clasico marqué du signe de l’ennui ne gâche pas notre semaine.