Au sein de l'équipe de France version Didier Deschamps, les choses sont claires, Hugo Lloris est le numéro 1 dans les buts, et Steve Mandanda son remplaçant. Le portier de l'Olympique de Marseille ne conteste pas du tout le choix du sélectionneur national, mais à quelques heures du match OL-OM Steve Mandanda avoue qu'il est encore marqué par son recul dans la hiérarchie, c'était fin 2009 sous les ordres de Raymond Domenech. Et le gardien de but marseillais le digère toujours aussi mal.
« Je m’en rappellerai toujours… Le lendemain d’un OL-OM à Gerland, je rejoins l’équipe de France. Raymond Domenech me convoque le mardi matin pour me dire que c’est Hugo qui jouera le barrage contre l’Irlande. Lors d’un rassemblement précédent, je n’avais déjà pas joué aux Féroé mais je m’étais dit : “Ce n’est pas grave, je jouerai le prochain.” Mais à partir du moment où Hugo jouait le barrage, j’ai senti que c’était fini. Derrière, on se qualifie et il joue la Coupe du monde en Afrique du Sud. C’est un moment très, très compliqué pour moi. Je perds ma place de titulaire, en plus en équipe de France. C’est une première pour moi, et c’est dur. Tu es numéro 1 et tu te retrouves soudain numéro 2… Trouver sa place, ce n’est pas simple. J’ai mis pas mal d’années à me sentir à nouveau bien avec les Bleus. J’étais déçu, vexé. Je m’en voulais à moi-même de ne pas avoir été performant et de ne pas avoir été assez costaud mentalement pour affronter tout ce qui a suivi. J’en voulais aussi au staff car je pensais qu’il ne m’avait pas aidé, pas soutenu. Le jour où je suis passé à autre chose, après pas mal d’années, c’est celui où je me suis dit : “Bon, Steve, la place de numéro 1, c’est fini. Fais ce que t’as à faire. Si tu joues, tant mieux. Sinon, c’est comme ça.” Je ne sais pas exactement quand ça s’est passé mais, à cet instant, j’ai basculé sur mes performances en club. Aujourd’hui, mon deuil est fait », avoue, dans le quotidien sportif, Steve Mandanda, qui sera probablement encore remplaçant avec la France en Russie sauf gros pépin pour Hugo Lloris.