L’ambiance est difficilement respirable à Marseille depuis plusieurs mois désormais, l’OM n’ayant finalement jamais réussi à lancer sa saison depuis le départ de Marcelo Bielsa.
Lors du match face à Bordeaux, les supporters olympiens ont d’abord soutenu leur équipe, avant de craquer au coup de sifflet final devant le 0-0 assez pathétique de l’OM. Après le match, cela a aussi été tendu avec des chants et des insultes principalement dirigées contre Vincent Labrune, et des supporters vindicatifs qui ont tenté de forcer un barrage des forces de l’ordre pour s'approcher des salons du Vélodrome. Au point que le président marseillais, ainsi que quelques dirigeants, ont été encadrés par la police et ont été placés dans l’un des salons du stade pour patienter et attendre que la voix de la sortie se libère au bout de la nuit. Le dirigeant olympien a alors profité du billard qui était devant lui pour faire une partie. Forcément, le bruit de cette partie surréaliste au cœur de la crise ne représente pas vraiment un timing idéal, et Vincent Labrune en était conscient, comme il l’a reconnu sur RMC.
« Je comprends que, médiatiquement, le coup du tournoi de billard soit mal perçu. Mais il faut se mettre à ma place. A ce moment-là, on est dans un état de stress, on vient de frôler l’émeute, des policiers de la BAC me protègent avec la main sur leur pistolet, tous nous ordonnent de rester confinés dans le salon jusqu’à au moins 2h du matin et j’ai avec moi une dizaine d’amis ou de collaborateurs. Alors, deux solutions : je cède à la panique ou je prends la situation au second degré pour envoyer un message de sérénité à mes équipes et leur dire : "Bah vous savez ce qu’on va faire ?! On va faire une partie de billard ». Vous voulez quoi, que je me suicide ? Que je me tranche les veines ? Il y a une table de billard dans ce salon, où on est tous confiné ! S’il y avait eu une table de ping-pong, j’aurais fait un ping-pong. En plus je déteste le billard ! On essaye de faire croire que je m’en fous ?! Personne n’est à ma place et personne ne peut se rendre compte de ce que je vis à Marseille. Le mec qui se fait taguer sa maison, menacé de mort et insulté, c’est moi et personne d’autre. Et les menaces contre ma femme et ma famille, je ne peux pas les accepter », a fait savoir Vincent Labrune, qui accepte le mécontentement des supporters, mais déplore que, comme souvent, cela aille beaucoup trop loin et dépasse de loin le cadre sportif.