L’histoire d’amour entre Jacques-Henri Eyraud et Jean-Michel Aulas est bel et bien terminée.
A sa prise de fonction à Marseille il y a un an et demi de cela, le président de l’OM avait clamé haut et fort son admiration pour son homologue lyonnais, ce qu’il avait réalisé mais aussi sa clairvoyance dans la construction de l’avenir du club rhodanien. Des belles paroles qui paraissent désormais bien lointaine, car JHE ne digère pas du tout les décisions de la commission de discipline rendues ce mardi, après les incidents du match OM-OL. Le dirigeant provençal assure ce samedi dans L’Equipe avoir eu la confirmation du vrai visage de Jean-Michel Aulas, avec toute l’influence qu’il possède sur les instances du football français.
« Cela fait maintenant un an et demi que je suis à la tête de ce club et j'avais entendu beaucoup de choses qui me faisaient réfléchir. Mais j'ai l'habitude de d'abord laisser mes émotions de côté et de me faire ma propre opinion sur la réalité d'une situation. Aujourd'hui, ce délai d'un an et demi me permet de tirer un nombre de conclusions de ce que j'ai pu entendre, de ce dont j'ai été témoin, et peut-être de changer d'approche. (...) J’ai eu avec Jean-Michel Aulas des convergences sur certains sujets et j'ai une bonne relation, qui doit être professionnelle, constructive. Mais j'ai assisté à un tel moment mardi soir que, si cela ne remet pas en cause l'opinion que je porte sur l'homme, le dirigeant de club, je rendrai désormais coup pour coup. Et je le ferai d'autant plus qu'en décembre 2017, j'ai été le premier à signer la charte des présidents, à la demande de Nathalie Boy de la Tour (la présidente de la LFP) (...) Jour après jour, j'ai vu un président qui faisait l'inverse et qui bénéficiait d'une impunité absolue dans son comportement et son attitude. Aujourd'hui, cette charte, alors que j'ai été le premier à la signer, je suis officiellement le premier à m'en libérer. C'est un gadget sans aucun intérêt, sans aucun effet. J'ai compris cela et je vais continuer à comprendre davantage. Parce qu'on peut être le plus grand président de club en activité, ce que je pense profondément, mais on ne peut pas continuer dans cette impunité à dire les choses qu'il dit et à bénéficier d'une écoute qui soulève un certain nombre de questions », a souligné le président de l’OM, qui s’est ensuite plaint de la décision de la commission de discipline, et a clairement accusé Jean-Michel Aulas d’avoir menacé le club marseillais de représailles.
« Il y a une attitude, un comportement, une agressivité, il y a des provocations. Suite à notre intervention en séance, on a été menacés par Lyon, de procédures judiciaires, y compris pénales, ce que j'ai trouvé étonnant. J'ai trouvé ces méthodes curieuses, et je n'aime pas quand Jean-Michel devient "Don Giovanni-Michele" », a balancé Jacques-Henri Eyraud, qui demande une réforme en profondeur de la LFP, et notamment de la commission de discipline, dont les délais de jugement sont incroyablement longs. Mais au passage, le président marseillais n'a pas pu s'empêcher de glisser un énorme dernier tacle à son rival, sur son obsession de Twitter.
« Mon objectif professionnel n'est pas d'afficher 8 000 tweets sur mon compte. J'ai autre chose à faire que de passer mon temps sur mon téléphone, y compris en vacances à Saint-Barthélemy, à tweeter sur l'Olympique lyonnais », a balance un Jacques-Henri Eyraud remonté comme un coucou, et qui décide donc de poursuivre une joute verbale avec JMA qui pourrait bien être interminable.