La mort brutale de Pape Diouf mardi soir a plongé tout le foot français dans la tristesse, l'ancien président de l'OM étant une personnalité rare dans ce sport. Pour Jacques-Henry Eyraud, il y a aussi des regrets.
Si les supporters de l’Olympique de Marseille sont sous le choc ce mercredi matin, quelques heures après l’annonce du décès de Pape Diouf, victime du coronavirus, c’est l’ensemble du football hexagonal qui est peiné par ce drame. Du côté de l’OM, Jacques-Henri Eyraud, arrivé aux commandes du club phocéen lors du rachat de Marseille par Frank McCourt, il y a à la fois de la tristesse, mais également le regret de ne pas avoir réellement eu l’occasion de rencontrer Pape Diouf et de parler de l’Olympique de Marseille, leur passion commune. S’exprimant sur SoFoot, l’actuel patron de l’OM avoue qu’il était tout de même marqué par la personnalité hors du commun de Pape Diouf, que ce soit dans son rôle de dirigeant et en dehors du football.
« C’est quelqu’un que je n’ai pas connu et c’est un immense regret. C’est là qu’on se dit qu’on a raté quelque chose. C’est la vie. C’est quelqu’un que j’ai suivi durant de nombreuses années. Je suis très admiratif du parcours de l’homme, né au Tchad, ayant grandi au Sénégal et arrivé encore très jeune à Marseille. D’avoir eu par la suite cette trajectoire professionnelle, c’est exceptionnel. Ça montre toutes les qualités et le temps de l’homme. Je pense qu’il a fait du très bon travail à la tête de l’Olympique de Marseille. Il a été l’homme de choix difficiles, mais payants. Je pense qu’il a été l’artisan de l’équipe qui, un an après son départ, est devenu championne de France (...) Pape Diouf, c’était quelqu’un qui en imposait : il avait une prestance, une présence, beaucoup de charisme. Ensuite, il avait une maîtrise de la langue française qui était exceptionnelle. C’est quelqu’un qui avait un goût pour la langue française, une grande culture. Pour un secteur que l’on évoque souvent comme étant dépourvu d’hommes cultivés, lui sortait du lot. Tout ça a concouru à modeler une personnalité très attachante, très originale, très unique. Et c’est aussi pour cela qu’il a marqué de son empreinte l’histoire de l’Olympique de Marseille. Il avait la maîtrise des mots, des mots qui font mouche. C’était l’une de ses qualités, même s’il en avait beaucoup d’autres », confie Jacques-Henri Eyraud, qui a précisé que bien évidemment l’OM rendra un hommage à Pape Diouf, tout comme à Michel Hidalgo, mais il faudra attendre que la vie « normale » reprenne son cours.