A deux jours de Noël, Jacques-Henri Eyraud a décidé d'offrir un cadeau empoisonné à Jean-Michel Aulas. En effet, dans un long entretien accordé à L'Equipe, le président de l'Olympique de Marseille se livre à un premier bilan de cette saison 2017-2018. Et c'est l'occasion pour lui de mettre deux gros taquets à l'Olympique Lyonnais, en jouant sur la corde sensible du racisme et des penalties. Une attaque frontale en règle qui risque de faire sacrément réagir le boss de l'OL.
Premier sujet d'agacement pour Jacques-Henri Eyraud, une vidéo qui a circulé après le match perdu par l'OM à Lyon. Dans la tribune du Groupama Stadium située derrière le but où s'échauffe Steve Mandanda, on voit un supporter exhibant une banane gonflable et certains ont tout de suite crié au racisme. Une thèse défendue par le patron de l'Olympique de Marseille. « J’ai vu un jour qu’on accusait les supporters marseillais de racisme dans l’affaire Évra. C’est un gag. S’il y a bien un public qui est cosmopolite, respectueux des cultures, c’est le public marseillais. En tout cas, ce n’est pas au Vélodrome que l’on voit une banane (Ndrl : en 1989 Joseph-Antoine Bell, gardien de but de Bordeaux avait quand même été la cible de dizaines de bananes lors d’un OM-Bordeaux au Vélodrome...) (...) On essaie de comprendre ce qu’il s’est passé. C’était pendant l’échauffement. Mandanda ne l’a pas vu et, à ma connaissance, les joueurs n’ont pas fait état d’insultes racistes au staff. En revanche, j’ai vu une vidéo sur laquelle cette banane était clairement là. Il s’agit de comprendre pourquoi et dans quel cadre elle a été agitée par un supporter. On essaye d’en savoir un peu plus. Si les supporters et l’OL sont protégés ? Je ne parle que de l’OM. Mais je suis assez frappé de la stigmatisation dont souffre Marseille. Marseille dérange, représente un certain nombre de symboles qui attirent parfois un traitement injustifié et inégalitaire », explique le dirigeant de l’Olympique de Marseille, qui se défend toutefois de faire dans le populisme et de crier au complot.
Deuxième grief contre l’Olympique Lyonnais, les penalties. « Ce que je pense du penalty accordé à Mariano contre le TFC ? Je vais demander à Rudi d’intégrer dans les protocoles d’entraînement un stage au Cercle des Nageurs de Marseille. Quand Rudi dit qu’il nous manque un peu de vice, je crois qu’il a raison. Après, c’est tellement peu glorieux de gagner sur une action comme ça. Mais les enjeux sont ce qu’ils sont et il faut employer les armes qu’emploient certains (...) On est à l’OM depuis une saison et demie, et si on prend les chiffres depuis la saison 2016-2017, l’OM a bénéficié de cinq penalties, Lyon en a bénéficié de dix-neuf. (Il insiste.) Dix-neuf. Je ne suis pas paranoïaque, mais je veux juste comprendre. Avec la vidéo, le penalty de Mariano Diaz n’aurait pas été validé », constate Jacques-Henri Eyraud, qui colle un bon coup de pression aux arbitres en passant.