Jean-Michel Aulas ayant fait feu de tout bois après la suspension de la Ligue 1, Jacques-Henri Eyraud le découpe dans un édito pour le Journal du Dimanche. Vive le foot !
En France, à ce jour, le coronavirus a tué 91 personnes et l’épidémie devrait encore énormément progresser. Mais dans le petit monde la Ligue 1, la guerre des petites phrases ne tuera personne, puisque le ridicule n’a fait aucune victime à ce jour. Jean-Michel Aulas a placé à barre à un très haut niveau vendredi en estimant que si le Championnat ne devait pas reprendre, alors l’Olympique Lyonnais devait retrouver son classement de l’an dernier, et donc se qualifier pour la prochaine Ligue des champions. Une attitude surréaliste à un moment grave pour la France et le monde entier. Mais bien évidemment, l’OM, qui tient à garder son ticket pour l’instant qualificatif pour la future C1, a tenu à réagir, le JDD offrant à Jacques-Henri Eyraud un édito dans son édition du jour.
Et forcément, le président de l’Olympique de Marseille s’est positionné en donneur de leçon à son homologue rhodanien, quitte à tomber dans le panneau dans la provocation stérile et puérile. « Dans le football, nous tenons notre Lider maximo, prêt à bondir sur un virus dévastateur pour occulter la saison difficile de son club en Ligue 1. Nous connaissons la volonté obsessionnelle de Jean-Michel Aulas de défendre l'OL par tous les moyens. Mais la ficelle est cette fois un peu grosse. Est-ce vraiment aimer et respecter le football quand, sans la moindre concertation, on suggère de nier les 28 journées de championnat déjà disputées. 25.200 minutes d'efforts, de joies ou de moments difficiles, 25.200 minutes de partage pour les centaines de joueurs de L1 ayant conduit ce championnat jusqu'ici. Faut-il les dissoudre dans l'égoïsme de celui dont la seule boussole est sa participation à la Ligue des champions? (...) Le football ne peut pas donner une si piètre image de lui-même. C'est pourquoi je pense avant tout aux victimes du Covid-19. Nos querelles de cour d'école doivent leur sembler bien dérisoires. Elles le sont. L'idée même d'exploiter cette épreuve collective à des fins d'intérêt personnel est indécente. Restons à la hauteur des valeurs du sport, sachons montrer l'exemple d'une famille qui défend l'intérêt général. Quand la fièvre sera retombée, Jean-Michel Aulas verra l'obscénité de sa proposition opportuniste et reviendra vite aux valeurs qui font de lui un immense dirigeant du football », écrit Jacques-Henri Eyraud, qui remet un euro dans le jukebox, car le président de Lyon va évidemment répondre à tout cela.