OM ‍: Dégoûter les joueurs, la méthode payante de Bielsa

OM : Dégoûter les joueurs, la méthode payante de Bielsa

Ancien joueur de l’Olympique de Marseille, Rod Fanni n’oubliera jamais les méthodes de l’entraîneur Marcelo Bielsa. L’ancien défenseur se souvient de séances d’entraînement très particulières.

A une époque, l’Olympique de Marseille enflammait le Vélodrome à chaque rencontre. Les supporters olympiens n’ont sûrement pas oublié le jeu pratiqué sous les ordres de Marcelo Bielsa. Avec l’entraîneur argentin, joueurs et fans marseillais prenaient du plaisir dans le stade. Mais c’était une autre histoire à la Commanderie. Dans un entretien accordé à Football Club de Marseille, Rod Fanni se souvient de séances d’entraînement particulièrement pénibles.

« Deux saisons avec lui, tu as envie d'arrêter le foot. Et je ne dis pas ça en rigolant, a lâché l’ancien Marseillais. Le week-end c'était régal. Mais les semaines d'entraînement c'est robotisé. On bouffait des trois heures de vidéo, tu tournais derrière un mannequin 15 fois, puis 15 fois derrière un autre et trois fois là-bas... Et rentre chez toi. Il n'y avait pas de match. Les rares oppositions que l'on faisait, c'était du marquage individuel, ça ne rassemblait même pas à un match. Si ton joueur va au bout du monde, tu le suis. Tu te retrouves au point de corner en tant que défenseur central, tu ne sais pas pourquoi. Et les autres ont interdiction de récupérer la balle. »

L'objectif de Bielsa

« (…) C'était n'importe quoi mais c'était juste pour nous bousiller mentalement et physiquement, nous mettre la rage. Vraiment ? Je ne voyais que ça, a expliqué l’ex-défenseur. Tu cours derrière des mannequins, tu fais la passe au numéro 8, qui donne au 4, le 4 au 7... Après tu regardes l'ordinateur, nouveau plan : le 9 donne au 4, le 12 au 13... Deux heures et demie, tous les jours, tous les jours, tous les jours... Tu ne veux plus jouer au foot ! Tu te lèves le matin, tu n'as pas envie. Il y a zéro plaisir. Quand je te dis zéro, détestable. »

« Mais par contre le week-end, le match c'était l'éclate pour nous ! On voulait tous le ballon, on se rendait tous disponibles. C'est ça le paradoxe, tu te régales le week-end, mais la semaine, tu te fais chier comme jamais, tu as envie de te suicider. Limite tu me dis "divise ton salaire par deux mais tu t'entraînes", j'aurais dit oui. Je ne prenais que du plaisir le week-end », a raconté Rod Fanni.