Ejecté de l'Olympique de Marseille par Vincent Labrune, Jean-Claude Dassier est en train de rappeler au président du club phocéen que la vengeance est un plat qui se mange froid. En effet, cette semaine on a appris que Vincent Labrune avait tenté d'embaucher comme directeur de la sécurité de l'OM un des policiers qui enquêtait sur les transferts douteux de l'Olympique de Marseille et qui avait même auditionné le patron du club dans ce cadre. Les termes du contrat avaient été négociés et signés, mais finalement les avocats de Vincent Labrune avaient fait comprendre que cette embauche pourrait être gênante et elle a été annulée.
L'avocat du policier a confié ce samedi dans L'Equipe, que ce dernier n'avait pas masqué à sa hiérarchie ses relations avec Vincent Labrune et qu'il avait officiellement demandé par courrier une mise en disponibilité l'an dernier s'il devait rejoindre l'OM, une demande validée par la hiérarchie. Pour Jean-Claude Dassier, mis en examen dans cette affaire, cette tentative de recrutement est un scandale, et il veut s'en servir pour remettre en cause toute l'enquête. « Ce n'est pas une petite affaire dont on doit rigoler. C'est très grave. Rendez-vous compte : un policier qui participe à l'enquête a été invité à des conditions très avantageuses par Labrune à s'occuper de la sécurité de l'OM du jour au lendemain, alors qu'il y a un responsable salarié en place. Or, Labrune a rarement des amitiés désintéressées. Je suis bien obligé de m'interroger sur la régularité de la procédure. Dès lundi, mon avocat va demander au ministre de l'Intérieur dans quelles conditions cette opération a pu se dérouler puisqu'un contrat de travail a été signé avant d'être rompu, si j'ai bien compris. Et nous allons également demander au ministère de la Justice ou au procureur général d'Aix-en-Provence de vérifier si, derrière cette tentative d'embauche du policier, il n'y a pas une tentative de corruption ou d'influence. Je note que j'ai été mis en examen alors que Labrune, lui, bénéficie du statut de témoin assisté, explique l’ancien président de l’Olympique de Marseille, qui a beau rôle ensuite d’allumer son successeur lorsqu’il s’agit de parler de bilan sportif. Même en mettant de côté son comportement indigne à mon encontre, je constate qu'il a mené l'OM au bord du gouffre, aux portes de la L2. À Marseille, il aura eu la tête de Diouf et la mienne parce qu'il voulait la place, usé six entraîneurs en moins de cinq saisons. Margarita a été sensible à son discours de camelot. C'est un orateur talentueux. Mais le voile se déchire et apparaît une personne peu fiable. »