« L’important, c’est les trois points », a-t-on l’habitude d’entendre avant et après les matchs de Ligue 1, quitte à faire une croix sur le plaisir et la manière. Une philosophie qui agace bon nombre d’observateurs mais qui répond pourtant à l’obligation de résultat dictée par les dirigeants de club, comme l’a expliqué José Anigo dans sa chronique pour France Football.
« Je voulais d'abord pousser un coup de gueule contre ces raccourcis qui consistent à faire passer, en Ligue 1, les entraîneurs comme les plus grands frileux de la terre. Ce seraient eux les grands et principaux responsables des matches ennuyeux du championnat. Ah, les beaux et pratiques coupables... Moi je préfère dépasser ces a priori forcément un peu faciles et forcément réducteurs pour y voir plutôt le côté tactique des choses. Quand tu vois les écarts de niveau entre certaines équipes, quel choix ont-ils vraiment ces coaches ? Quand tu joues les grosses écuries du championnat, ton option est vite choisie: fermer, défendre et contrer ! Où est le mal ? Quelle faute le technicien commet-il ? », s’est interrogé l’ancien entraîneur de l’OM, avant de prendre la Serie A comme exemple.
« En Italie, tout le monde dit d'un coach qui quadrille bien le terrain et ferme le jeu intelligemment qu'il est fort tactiquement. Là-bas, la culture de la gagne est acceptée par tout le monde: les joueurs, les journalistes, les spectateurs. Gagner 1-0 est normal. Et surtout pas une maladie honteuse, a-t-il rappelé. En France, j'ai l'impression que tout le monde veut du foot champagne... Une jolie priorité, un peu utopique et surtout dangereuse car le principal décideur du club, le président, cherche avant tout des résultats. La manière et le style ont rarement sauvé un coach en panne de résultats. Alors arrêtons cette hypocrisie qui consiste à faire croire que ce sont les techniciens qui brident leurs équipes. Ils sont prudents car ils n'ont pas envie de prendre des roustes juste pour faire plaisir au public ou aux médias. Mettez-vous un peu dans la peau de ces coaches d'équipes à petit budget. Et vous regarderez d'un autre œil ces entraîneurs-là. » D’ailleurs, il n’y a qu’à regarder les critiques qui s’abattent sur Marcelo Bielsa et sa philosophie ultra offensive…