Partenaire du fonds d’investissement CVC, qui a obtenu 13% des parts de sa société commerciale, la Ligue de Football Professionnel a réalisé une mauvaise affaire. C’est effectivement l’avis de Christophe Bouchet, inquiet pour l’Olympique de Marseille et les autres clubs de Ligue 1.
L’accord remonte au mois d’avril 2022. Dans un contexte difficile sur le plan financier, la Ligue de Football Professionnel avait fièrement annoncé sa collaboration avec CVC Capital Partners. Pour 1,5 milliard d’euros, le fonds d’investissement s’est offert 13% des parts de la société commerciale de la LFP à vie. Un deal intéressant pour les clubs de Ligue 1 à première vue. Mais Christophe Bouchet y voit une manipulation du président de l’instance Vincent Labrune.
Après le fiasco Mediapro, la LFP a juré qu'on ne l'y prendrait plus. Et pourtant, il semblerait que l'instance du football professionnel français se soit encore fait rouler dans la farine... pic.twitter.com/f78cR1BnDw
— SO FOOT (@sofoot) November 16, 2023
« Il leur a promis 1,5 milliard d’euros cash, comme si c’était indolore. Il leur a dit : "C’est ça ou le chaos." Il a agi comme une sorte de gourou, a dénoncé l’ancien président de l’Olympique de Marseille dans un entretien accordé à So Foot. (…) Ce n’est pas une mauvaise chose, c’est une très mauvaise chose. Les clubs avaient besoin d’un refinancement à la suite de la crise sanitaire et de la fin de Mediapro, mais ils s’y sont pris de la pire des manières. »
« La LFP les a obligés à trouver 1,5 milliard d’euros en faisant appel à un fonds qui prend une commission extrêmement élevée. Alors qu’il aurait suffi, basiquement, d’emprunter auprès des banques, a regretté Christophe Bouchet. La différence est énorme : avec un emprunt classique, aux taux de l’époque, ça aurait coûté, sur dix ans, environ 250 millions d’euros d’intérêt au total. Là, ça va coûter 280 millions d’euros par an, et à vie ! » Pour le journaliste, les clubs sont perdants, à commencer par les plus populaires. « Qu’on le veuille ou non, Marseille représente, avec Paris, les deux tiers de la valeur économique du championnat », a-t-il estimé.
L'OM lésé dans la répartition
« Le PSG ne touchera que 200 millions d’euros, mais avec des contreparties extrêmement fortes, notamment la rémunération liée aux droits internationaux. L’OM n’aura que 90 millions d’euros. C’est autant que Lyon, à peine plus que Rennes et Nice (80 millions d’euros, ndlr). Or, la valeur économique du championnat ne doit rien à ces clubs-là, ou très peu. C’est un mystère de les voir dans le même groupe que Marseille, qui aurait dû toucher au minimum 200 millions d’euros. La question vaut aussi pour Nantes, par exemple, qui a accepté le même montant que Clermont », a comparé Christophe Bouchet, remonté contre Vincent Labrune.