Si Marcel Desailly devait retenir un moment de sa riche carrière, ce ne serait certainement pas son passage à l’Olympique de Marseille (1992-1993). Le natif d’Accra a pourtant fait partie de l’équipe victorieuse de Didier Deschamps et Basile Boli en Ligue des champions, trophée qui reste la fierté marseillaise jusqu’à aujourd’hui. Mais en plein milieu de la saison suivante, l’international français quittait l’OM pour le Milan AC qu’il venait de battre en finale de C1, peut-être en raison de son mal-être dans la cité phocéenne et de ses traitements médicaux douteux.
« La victoire en Ligue des champions était belle mais des bons moments... pfff... honnêtement c'était un peu galère, a reconnu Marcel Desailly au cours d’un entretien accordé à So Foot. Bernard Tapie nous a donné le goût de la victoire mais l'entourage... Jean-Pierre Bernès, c'est un gars avec un bon fond mais pris dans le contexte marseillais c'était compliqué. J'avais aussi une très mauvaise relation avec les docteurs. Je souffrais d'une exostose au pied droit, qu'il fallait soi-disant couper. Ils laissaient entendre que ma carrière était terminée. Ils me filaient des placebos pour jouer, toujours des trucs pas clairs quoi ! "Tiens prends cette pilule miracle", avec l'accent marseillais. Pas du dopage hein, sinon on aurait été contrôlés positifs, mais j'ai l'impression qu'ils entretenaient cette ambiance de suspicion... Peut-être que c'était l'atmosphère dont le staff, les dirigeants, le public avaient besoin mais moi, en une saison à l'OM j'ai eu l'impression de prendre dix ans. » L’OM avait pourtant permis à Desailly de fêter sa première sélection en équipe de France. Le champion du monde 1998 n'est pas le premier ancien joueur de l'OM à évoquer l'épineux cas du dopage sous l'ère Tapie, Cascarino et Eydelie ayant notamment clairement fait savoir que les piqures sans justifications médicales y allaient bon train.