Après les incidents du match entre Marseille et Lyon, Vincent Labrune a décidé de reprendre le contrôle des abonnements en virages. Un changement radical qui aurait pu se produire bien avant.
Depuis le début des années 90, les groupes de supporters de l’OM gèrent eux-mêmes la vente des abonnements en virages ainsi que la sécurité dans le Vélodrome. Une particularité notamment à l’origine des débordements pendant le dernier match entre Marseille et Lyon (1-1, 6e journée), d’où la réaction de Vincent Labrune qui souhaite corriger une anomalie souvent mise sur le dos de l’ancien président Bernard Tapie. Mais ce n’est pas l’avis de Christophe Bouchet, un autre ex-dirigeant du club phocéen.
« Je ne pense pas que la mise en place de ce système soit l'œuvre d'une seule et même personne, Tapie en l'occurrence, mais disons plutôt qu'il y a eu un glissement successif, a-t-il confié à So Foot. (…) Ce n'est pas quelque chose qui a été délibérément, comme on peut le raconter par erreur d'anachronisme, fait pour le bien des supporters. Il se débarrassait là d'un problème qui ne l'intéressait tout simplement pas. (…) Les supporters sont devenus une manière de contrôler le club par l'extérieur », a dénoncé Bouchet, dont la théorie a été confirmée par Ludovic Lestrelin.
« A Marseille, la mairie a un rôle extrêmement important vis-à-vis de l'OM, parfois en sous-main, et les supporters y ont des relations, a-t-il décrit. Ils peuvent passer par des intermédiaires, des élus, pour faire pression sur le club. Il y a donc des rapports de force qui s'instaurent. Et donc tu as des groupes qui s'installent et qui deviennent très clairement des acteurs politiques, à l'intérieur, mais aussi à l'extérieur du monde du football. » Ce que Vincent Labrune sait probablement, au-delà du souci de sécurité au Vélodrome.