Dans un long entetien accordé à la Provence, l'entraîneur de l'OM a évoqué ses rapports avec les joueurs et le nouveau statut de ces derniers.
Ancien joueur de très haut niveau, Didier Deschamps n’a pas découvert à Marseille le changement d’attitude ces dernières années dans le rapport entraîneur-joueur. En passant par la Juventus, le technicien de l’OM a déjà eu affaire à des sacrés clients niveau ego, et ce n’est d’ailleurs pas ce qui a changé selon lui. Se confiant dans la Provence, l’entraîneur marseillais constate qu’un joueur de football est désormais à lui seul une entreprise, souvent familiale, qui a tendance à polluer les rapports au sein d’une équipe.
« Le problèmes, ce ne sont pas les ego, les caractères, mais l’entourage des joueurs. Aujourd’hui, un joueur de haut niveau est à la tête d’une petite entreprise où vous retrouvez le père, le frère, les cousins, le conseiller en patrimoine. Il arrive que l’entraîneur ait besoin d’être dur, de recadrer le joueur et, deux minutes après, il y a autour de lui quatre personnes qui lui brossent le poil pour lui dire : "Tu es le plus beau, tu es le meilleur, il n’a rien compris." Le relationnel en devient plus compliqué. Il y a aussi l’aspect médiatique, spécifique à la France. Il suffit de peu de chose pour "stariser". Je comprends que notre pays soit à la recherche de jeunes talents, mais il convient de considérer les étapes aussi, constate un peu dépité Didier Deschamps, issu d’une autre génération. Ce problème n’est toutefois pas spécifique à l’Olympique de Marseille, et l’entraîneur estime qu’il faut faire avec.
« Il y a de nos jours une évolution qui n’est pas très bonne. Une fois de plus, elle est à l’image de la société. Je peux passer pour un vieux combattant, mais j’ai toujours eu conscience de faire un métier de privilégié (...) J’ai pris tout ce qui avait à prendre sur le moment avec des exigences que certains appellent des contraintes. Non, c’était un choix ! Quand on veut être sportif de haut niveau, avoir la régularité, il y a des choses permises et d’autres non », estime l'entraineur de l'OM, qui risque en effet de passer pour un vieux combattant auprès de la jeune garde des footballeurs.