La lutte de la Ligue de Football Professionnel contre l’homophobie dans les stades devient un sujet sensible en Ligue 1.
Pendant que l’instance, mise sous pression par l’État, se démène pour bannir certains propos, les supporters de nombreux clubs prennent un malin plaisir à flirter avec les limites. Nouvel exemple mercredi soir à Nice, dont les fans ont déployé des banderoles à double sens et donc jugées homophobes. D’où l’interruption de la partie face à l’Olympique de Marseille. De quoi aggraver une situation ridicule selon Pierre Ménès, qui refuse d’accabler les supporters.
« Je suis désolé de le dire, mais quand on fait de la démagogie en s’adressant aux supporters les plus "bas de plaf’", on s’expose à ce qui s’est passé hier soir : ils jouent à provoquer la Ligue et l’État, a dénoncé le consultant sur son blog. Cela n’étonnera personne dans une France animée pendant des mois par les gilets jaunes. Maintenant je ne voudrais pas qu’on ne se concentre que sur cette problématique. J’ai par exemple vu beaucoup moins d’empressement à agir contre les insultes racistes et les cris de singe, et beaucoup plus à interdire les déplacement de fans à tout bout de champ. »
OM-ASSE, Ménès lance les paris
« Les chants et les banderoles homophobes sont inadmissibles, mais ce tout-répressif est totalement contre-productif - et pas seulement dans le foot, d’ailleurs. On ne va quand même pas légiférer dans le football pour faire plaisir à deux ministres qui tweetent, a osé le spécialiste de la chaîne cryptée, déjà pessimiste pour ce week-end. Dimanche soir sur Canal, c’est Marseille-Sainté. Quand on connaît la rivalité entre les deux clubs, on peut déjà organiser des paris sur la minute à laquelle le match va être interrompu. »
« Si, au lieu de prendre des décisions sans consulter personne, certains ministres du gouvernement allaient un peu sur les réseaux sociaux, ils s’apercevraient qu’ils sont en train de déclencher une compétition entre ultras. Il y a déjà eu dix clubs rappelés à l’ordre par la commission de discipline, cela va devenir très vite ingérable. Quand le remède est pire que le mal, c’est que le traitement n’est pas bon », a conclu Pierre Ménès, sans hésiter à tacler le gouvernement.