La soirée risque d'être longue pour les supporters phocéens et bordelais qui vivront à distance la lutte pour le titre national.
Samedi soir à 22h45, on connaîtra le nom du champion de France 2008-2009 après une ultime journée qui suscite un engouement qu’on n'avait plus connu depuis longtemps en Ligue 1. Dans la peau du favori, Bordeaux qui avec trois points d’avance sur Marseille semble proche du sacre et peut se contenter d’un nul. Oui mais voilà, les Girondins se rendent chez leur bête noire, Caen, qui n’a jamais été battu par Bordeaux dans son antre de d’Ornano. Et comme si cela ne suffisait pas, les Normands joueront samedi leur maintien qui passe très probablement par une victoire face au leader du championnat. Dans un stade archi comble, la tension sera énorme et dans les deux camps on ne cache pas que cela risque de faire de cette rencontre un match totalement fou. « La pression, on l'a, mais Caen l'a, Marseille l'a et Rennes l'a aussi. Il y a beaucoup d'équipes qui ont la pression en cette fin de championnat. C'est celui qui arrivera le mieux à la maîtriser, qui fera en sorte que cette pression ne bloque pas les joueurs mais les sublime qui l'emportera », expliquait cette semaine Laurent Blanc.
Des propos presque similaires à ceux de son homologue caennais. « Il faut avoir un bon esprit et la pression il faut s’en servir de manière positive. Il faut lâcher les cheveux. Ça fait quatre mois que c’est comme cela, ça fait longtemps que l’on sait que ça pouvait se jouer au dernier match. Si on a encore le courage et l’intelligence de se battre alors on sera récompensé. Bordeaux a un fond de jeu, ils ne vont pas défendre. J’ai vécu ça il y a très longtemps comme joueur et cette pression nous semblait saine, derrière ça il peut y avoir des bonnes choses », a prévenu Franck Dumas.
A près de 1.000 km de Caen, le stade Vélodrome de Marseille sera lui aussi en fusion. Pour espérer gagner le titre, l’OM doit d’abord battre Rennes. Sur le papier, et compte tenu des absents côté breton, cela semble jouable. Sauf que Marseille n’y arrive plus à domicile, et surtout que Rennes ne viendra pas jouer les touristes puisque les joueurs de Guy Lacombe visent eux une place en Europa League. Autrement dit, ils ne pourront pas gérer tranquillement leur dernier match de la saison comme si de rien n’était. « Nous, on va bien sûr essayer de gagner là-bas, mais il ne faut pas se leurrer, ça sera compliqué car ils ont équipe de niveau Ligue des Champions. Il faut que les joueurs jouent crânement leur chance et on aura aussi une petite oreille du côté de Caen, cela peut jouer pour nous », a reconnu l’entraîneur rennais, qui comme son collègue marseillais sera sur le banc de son équipe pour la dernière fois.
Pour Erik Gerets, qui fera ses adieux au Vélodrome, la soirée sera évidemment très spéciale. « J’espère que ce sera compliqué pour Bordeaux mais nous risquons aussi d’avoir un match compliqué. Rennes lutte pour une place européenne et nous serons donc exactement dans la même situation que Bordeaux. Il y aura du stress pour les deux équipes. Bordeaux a montré quelques signes de fatigues dernièrement, ce qui me donne de l’espoir. Mais l’équipe qui est en tête est largement favorite. D’autant qu’ils n’ont besoin que d’un point. S’ils devaient absolument gagner, ce serait autre chose », reconnaissait le coach olympien.