Le revirement marseillais sur le cas Hatem Ben Arfa a provoqué la colère du joueur fin de semaine dernière, mais c’est bien sa relation avec Didier Deschamps, extrêmement tendue depuis le premier jour, qui a fini par avoir raison du numéro 10 de l’OM.
Le milieu de terrain marseillais est parti visiter les installations de Newcastle sans l’avis de son club, qui l’avait dans un premier temps incité à se choisir une nouvelle destination au début du marché des transferts, avant de se raviser au dernier moment avec le départ de Mamadou Niang. Une attitude qui a fortement déplu à Hatem Ben Arfa, qui s’est comparé à un vulgaire « baril de lessive » dans cette affaire, allant même, chose osée avec le souvenir proche du comportement des Bleus en Afrique du Sud, jusqu’à faire la grève de l’entrainement pour obtenir le droit de quitter le club marseillais. Cette situation est le résultat de la mésentente cordiale entre Didier Deschamps et Hatem Ben Arfa, qui n’ont jamais pu se voir en peinture.
« Leur relation s’est dégradée, mais les relations humaines évoluent, ils ne sont pas obligés de s'embrasser midi et soir », a tenté de tempérer Jean-Claude Dassier ce dimanche soir sur RTL, même si la situation est depuis plus d’un an bien au-delà du simple cadre professionnel dans lequel elle aurait pu éventuellement rester. Les torts sont probablement partagés, l’ancien lyonnais se montrant souvent trop inconstant pour réclamer une place de titulaire indiscutable qu’il estime mériter, mais les coups bas de Didier Deschamps ont été trop nombreux dans cette affaire. En début de saison dernière, l’ancien champion du monde chambrait lourdement Ben Arfa à chaque entrainement, lui demandant toutes les cinq minutes de remonter ses chaussettes ou de mettre son maillot dans le short, jusqu’au fameux « tu me casses les c… » de l’ancien lyonnais. Dans les deux sens, la tension est régulièrement montée et Deschamps n’a pas toujours fait l’effort de la faire retomber. Contre Benfica, après avoir marqué l’unique but à l’aller, Ben Arfa regarde son équipe se faire éliminer à domicile, et le champion du monde 98 décide de le faire patienter interminablement après son échauffement, jusqu’à le faire entrer en jeu à 30 secondes de la fin, quand tout est déjà terminé, avec l’expulsion presque inévitable qui en découle. Avant cela, lors de certains matchs, vexé par les réflexions de son entraineur qui lui reprochait ses prises de risque parfois inconsidérées, Ben Arfa s'amusait par période à ne jouer qu'avec des passes en retrait, en se retournant après chaque action vers Didier Deschamps pour lui signifier que ce petit jeu n'en valait vraiment pas la chandelle.
Même la série de victoire en fin de saison ne changera pas les choses, et c’est en toute logique qu’en début de cette saison, Deschamps invite Ben Arfa à se trouver un nouveau club. Sans véritable touche concrète pour un transfert, le club olympien accepte l’idée d’un prêt payant pour Newcastle. Mais, avec la vente de Mamadou Niang, capitaine qui avait pourtant prolongé la saison précédente, l’OM a doublement changé d’avis. Le départ d’un nouveau joueur offensif, en pleine forme en ce début de saison, n’est tout à coup plus envisageable, même pour un Didier Deschamps qui commence à craindre sacrément pour la suite de la saison de son équipe. Un revirement de situation qui n’a pas du tout ravi Hatem Ben Arfa.
Alors, quand Jean-Claude Dassier tente de faire preuve de mansuétude par rapport au « gamin » pour essayer de négocier un improbable retournement de situation, qui n’aura probablement jamais lieu, cela fait tiquer.
« Hatem Ben Arfa est venu me voir dans mon bureau, mais à peine le temps de dire bonjour, il était déjà parti. Ce n'est pas grave au fond quoique (...) J’avais des choses à lui dire, des propositions à lui faire. Les intérêts d'un club peuvent changer, c'est en se mettant autour d'une table qu'on peut résoudre les problèmes: Hatem a mon portable, qu'il m'appelle », a encore lancé le président marseillais, histoire de bien montrer qu’il essayait d’arrondir les angles, après avoir vivement recommandés à Deschamps et Ben Arfa de régler leur problème. Mais sur le terrain ou dans leur téléphone, le « numéro » de Ben Arfa va rapidement disparaitre à Marseille.