Ancien joueur et entraîneur de Bastia, Frédéric Antonetti reviendra pour la première fois à Furiani en tant qu'adversaire du Sporting samedi (20h). Un moment particulier pour le coach de Lille.
La preuve, le technicien n'a pas pu cacher son émotion pendant sa conférence de presse ce jeudi. Du coup, il n'a pas été question des enjeux de la partie, mais plutôt du déchirement que ressent Antonetti au moment d'affronter son club de coeur.
« J’ai vécu 19 ans de ma vie professionnelle à Bastia, a rappelé le Corse. Ce sont les circonstances qui expliquent que c’est la première fois que je me retrouve sur le banc adverse. J’ai joué contre Bastia à Gueugnon et à Rennes pour des rencontres délocalisées. Je vais essayer de rester concentré. Si je suis devenu entraîneur et que j’évolue dans le milieu du foot, c’est grâce au Sporting Club de Bastia. »
« Bastia, c'est mon club »
« C’est très particulier, car il ne faut pas se laisser submerger par l’émotion. Ce n’est pas un retour dans un ancien club. C’est mon club. C’est chez moi, a insisté le technicien de 54 ans. Je ne peux même pas l’expliquer. (...) Jouer contre Bastia est un crève-cœur. Je vais arriver à faire la part des choses mais c’est difficile. » Mais l'émotion a vite laissé place à la colère lorsque l'hommage rendu au drame de Furiani (1992) l'an dernier a été évoqué.
Antonetti dénonce l'hypocrisie...
« J'étais sur la tribune. J'entraînais l'équipe réserve à l'époque. J'ai vécu toute la nuit. Je n'ai pas envie de me remémorer ça. Chacun a sa peine, sa douleur, c'est assez personnel. J'ai tellement entendu ou vu de choses. Des dépôts de gerbes. Quand il fallait aider les gens et le club, il n'y avait pas grand monde, a-t-il regretté. Toute cette hypocrisie... Ce que j'ai au fond de moi, je vais le garder. Je sais ce qui s'est passé. Il y a eu tellement de contre-vérités. Des choses absurdes. C'est bien que l'on se remémore, mais bon... (très ému) Je n'en dirai pas plus. Quand on a vécu un drame comme ça, on y pense très souvent. » Autant dire que Frédéric Antonetti s'apprête à passer un week-end chargé d'émotion.