Alors que ses homologues tiennent absolument à terminer la saison, Denis Le Saint souhaite y mettre un terme. Le président du Stade Brestois refuse de mettre ses joueurs en danger.
Les enjeux sont essentiels pour les patrons de Ligue 1. Même si l’on ignore quand le football pourra reprendre en France, les dirigeants du foot tricolore sont déjà focalisés sur une éventuelle reprise. Il faut dire que la fin de saison représente des montants énormes pour les clubs, privés des recettes en billetterie et surtout des droits TV pendant l’interruption. Mais de son côté, le président du Stade Brestois Denis Le Saint tient un discours totalement différent.
« La santé est un facteur essentiel qui doit nous conduire à prendre des décisions fortes. Le football n'est pas la priorité aujourd'hui. Il s'agit d'un loisir, a confié le dirigeant à L’Equipe. Dans l'ordre des priorités, il ne vient pas en premier, il ne vient pas non plus en deuxième, mais bien après pour les Français. Ils n'ont pas la moindre envie de rentrer dans un stade et les matchs à huis clos ne font rêver personne. Il n'y a aucun intérêt à des rencontres jouées dans ces conditions-là. Le football est quelque chose que l'on partage avec les autres. »
« Le championnat doit s’arrêter »
Du coup, le président de Brest refuse de mettre son équipe en danger, notamment lors d’un déplacement en région parisienne, l’une des zones les plus touchées. « Le financier, c'est une chose, mais la santé, c'est bien plus important. Pour moi, il est hors de question que j'amène mon équipe à Paris en mai ou en juin pour jouer le match retour contre le PSG, a-t-il prévenu. Les risques sont bien trop grands. J'ai trop de respect pour mes joueurs et pour mon staff pour leur faire courir des risques. »
Vous l’aurez compris, le club breton réclame l’arrêt définitif de la saison. « De mon point de vue, c'est la fin. Ça s'arrête là. Le championnat doit s'arrêter. La saison ne peut pas reprendre, a estimé Le Saint. La sortie du confinement va être très longue et très progressive, le Premier ministre (Édouard Philippe) l'a dit. Il ne va pas falloir trop se déplacer. Les Belges veulent arrêter, les Italiens et les Espagnols ne vont pas traîner. On ne peut pas reprendre. » Et tant pis pour les sommes perdues.
L’aspect financier au second plan
« On ne peut pas parler d'argent dans le football quand les gens perdent leur vie, c'est indécent, a-t-il réagi. On ne peut pas vouloir continuer coûte que coûte. Si certaines personnes veulent reprendre, c'est une grave erreur. Il ne faut pas gâcher l'image du football. On le payerait très cher. La saison est terminée. Il faut penser à la saison prochaine. Et arrêter définitivement celle-là. C'est la meilleure chose que nous avons à faire. » Pour le moment, aucun de ses homologues ne partage son avis, sachant que certains clubs craignent pour leur survie.