Jean-Louis Triaud est plutôt du genre à dire franchement ce qu’il pense, y compris en utilisant parfois des termes très peu habituels. La saison passée, il avait conseillé à ses joueurs de se battre à l’entraînement, histoire de se motiver un peu plus. Alors quand les choses repartent dans le mauvais sens pour Bordeaux, le président des Girondins pourrait repartir dans le rouge. Bien au contraire, dans l’Equipe, il revient à des méthodes plus douces et il en a parlé directement avec ses joueurs.
« Je leur ai dit que j’avais plus confiance en eux qu’eux-mêmes. Beaucoup ne sont pas à leur niveau parce qu’ils n’arrivent pas à se libérer. Chacun a envie de réagir individuellement, au lieu de se mettre au service d’un collectif. Ils ont un comportement de perdants. Je ressens un sentiment d’impuissance. On a tout essayé depuis vingt mois, avec trois staffs différents. On attend un déclic, l’enchaînement de deux, trois victoires. L’équipe n’a peut-être pas le potentiel pour jouer les premières places, mais elle vaut mieux que ce qu’elle montre aujourd’hui. Les joueurs doivent plus communiquer. Je pense, par exemple, à Benoît Trémoulinas, qui doit être considéré comme un cadre. À un moment donné, c’est trop facile de dire que ce n’est pas dans sa nature. Je suis passé par plusieurs phases : je les ai cajolés, je les ai matraqués, maintenant, il faut les aider à se libérer », annonce Jean-Louis Triaud avant la réception de Montpellier, samedi soir à Chaban-Delmas. Sur la forme du moment, il n’est pas certain que les Héraultais soient la proie la plus facile pour se refaire une santé.