C’est rare, et les amateurs de vin le savent, mais ce lundi Bordeaux rime avec gueule de bois. L’incroyable défaite contre Sochaux et la démission immédiate de Jean Tigana laissent un goût étrange du côté du Haillan, où certains pensent avoir assisté à un coup d’état réussi par certains joueurs. Si Jean-Louis Triaud affirme que cela n’a pas été le cas, Nicolas de Tavernost est lui nettement moins affirmatif.
« C’est la conclusion d’une saison ratée. Après cette défaite humiliante, il lui devenait compliqué de rester. Le message n’est pas passé auprès de la majorité des joueurs. C’est dommage. J’aime bien l’homme. C’est un historique des Girondins de Bordeaux. Quelqu’un de bien. Je regrette son départ. Se trouvait-il dans les conditions de réussir ? Je n’en suis pas sûr. Il faut tourner la page et penser à l’avenir. Les joueurs ont-ils lâché Jean Tigana ? Je n’en sais rien. Ils se sont lâchés eux-mêmes. Dans la vie d’un joueur professionnel, on ne peut pas vivre plusieurs fois de suite ce qui est arrivé à Lorient et devant Sochaux. C’est la résultante d’un enchevêtrement de choses : la blessure de l’un, la suspension de l’autre, le caractère d’un troisième, explique dans les colonnes de l’Equipe le patron de M6, actionnaire principal des Girondins de Bordeaux, avant d’être plus précis. Surtout, ce que je ne voudrais pas, c’est qu’on mette tout sur la tête de Tigana. Il est toujours commode quand quelqu’un part de dire : ça y est, les problèmes sont réglés. Je le répète : les causes sont multiples et profondes. Ce n’est pas lui la cause de tous les maux. Il s’agit d’événements graves pour la vie du club. Je serai attentif à ce qu’un clan ne se dresse pas contre un autre.»