Au début du marché des transferts, rien ne semblait pouvoir laisser penser que l’Olympique Lyonnais, ou même un autre grand club français, allait être à capable de casser sa tirelire pour effectuer un transfert au-dessus des 20 ME. Mais Jean-Michel Aulas l'a pourtant fait pour s'offrir Yoann Gourcuff.
Financièrement, le président lyonnais n’a cessé de répéter depuis le début du mercato qu’il ne pouvait pas se permettre les folies de la saison passée, où Lisandro, Gomis, Bastos, Cissokho et Lovren entre autres avaient coûté cher au septuple champion de France. Sportivement, JMA a également assuré que son effectif actuel était largement capable de jouer le titre en championnat et de faire aussi bien que la saison passée en Ligue des Champions. En plus, au niveau des transferts, l’OL n’a vendu aucun joueur au prix fort. Mais immédiatement après l’annonce du transfert de Yoann Gourcuff, les premiers remerciements du président rhodaniens se dirigeaient vers Jérôme Seydoux, très influent et très riche membre du Conseil d'administration du club, et ce n’était pas anodin.
« Je souhaite donner un grand coup de chapeau à Jérôme Seydoux. Sans lui on ne serait pas arrivé à faire cela. Un peu comme à l’arrivée de Sonny en 1999, il va se passer quelque chose. Tant sur le plan sportif que sur le plan de la dimension médiatique internationale, Yoann va apporter encore plus à Lyon. On sent chez tout le monde une excitation qui nous laisse penser qu’on a fait quelque chose d’hors-norme », a expliqué le dirigeant lyonnais après l’officialisation de l’accord entre les deux clubs. L’actionnaire de l’OL, accessoirement patron de Pathé, a été vu à plusieurs reprises le week-end dernier en train de parler avec Aulas, et nul doute que cette soudaine capacité à mettre plus de 20 ME sur la table a été rendue possible grâce à un « coup de pouce financier exceptionnel », comme on le suggère au sein d’OL Groupe.
Le reste a été l’œuvre de négociations menées à bien, comme souvent, par Jean-Michel Aulas en personne auprès des responsables bordelais, avec une offre que ces derniers ne pouvaient pas refuser, surtout qu’ils n’en avaient probablement pas l’intention. M. De Tavernost, l’actionnaire principal des Girondins, avait en effet affirmé, à 10 jours de la fin des transferts, que la clause libératoire de Gourcuff avait pris fin le 31 juillet, ce que tout le monde, même du côté lyonnais, semblait, ou faisait bien semblant, d'ignorer. Un revirement de situation presque miraculeux qui arrivait au moment idéal en ouvrant la possibilité d’un transfert à un prix dans les cordes de Lyon, légèrement inférieur à 25 ME. Gourcuff pouvait changer d’air et goûter à nouveau dès cette année à la Ligue des Champions, tandis que Bordeaux retombait largement sur ses pattes après l’avoir fait venir pour 13,6 ME. Bref, dans cette affaire, tout le monde semble avoir trouvé son bonheur.