Remplacé par Willy Sagnol au poste d’entraîneur des Girondins de Bordeaux après une dernière saison compliquée, Francis Gillot n’a pas retrouvé de boulot, et dans l’Equipe il avoue même avec franchise que les propositions ont été très rares. Pour le technicien, cela est le résultat d’une campagne qui a été montée contre lui, laquelle semble avoir porté ses fruits, ce qui le désole sincèrement.
« J'ai tellement été défoncé... On a dit que j'étais dépressif, un entraîneur défensif, que je n'aimais pas la Coupe d'Europe… Une vraie campagne de démolition menée par quatre ou cinq mecs, pour me remplacer par un copain ou parce qu'ils sont payés pour fracasser. Mais quand je regarde mon CV, je me dis que c'est pas si mal (…) De là à dire que j'étais dépressif ! C'est une maladie, attention aux mots. O.K., j'ai une certaine méthode, je ne ménage pas les joueurs. On disait que je faisais la gueule. Ça m'est arrivé. Certains lendemains de défaite, je trouvais des vestiaires où ça rigolait. Je ne pouvais pas l'accepter. Mais seuls les résultats comptent, au final. Quand Bielsa est arrivé, je me suis dit : “Tiens il est pire que moi, celui-là.” Il ne parle pas, ne veut pas de journalistes aux entraînements et, quand l'OM marque, on dirait qu'il fait la gueule. Je me suis dit qu'il allait se faire fracasser. Mais ses résultats l'ont remis en grâce. Le délit de sale gueule, c'est de ne pas être dans les normes. Je sais bien qu'on est dans une ère du tout-image mais on ne va pas tous sourire comme des “beubeus” », fait remarquer, dans le quotidien sportif, Francis Gillot, qui estime qu’il n’était plus possible pour lui de continuer à Bordeaux compte tenu de ce climat, mais qui a le désir de vite revenir aux commandes d'une équipe.