Willy Sagnol peut compter ses soutiens dans la polémique déclenchée par ses propos sur les joueurs africains. Alors qu’ils sont nombreux à tomber sur le dos de l’entraîneur des Girondins de Bordeaux, Daniel Riolo est lui décidé à démontrer que toute cette histoire est juste abracadabrantesque et le polémiste de RMC s’explique longuement sur son site.
« C’est donc reparti pour une enfilade d’indignations. SOS Racisme, Thuram, la LICRA, le MRAP… Pape Diouf est attendu dans la journée. Claude Le Roy a déjà parlé. La sphère « société » est en alerte, le politique aussi.« Allo, oui, c’est pour une indignation en direct ». L’orchestre est en place, musique… Malheureusement pour Sagnol, ça va plutôt être un tribunal. Celui de la bien-pensance, des trucs à dire et à ne pas dire. Après une bonne leçon de morale, les têtes tombent et Sagnol paiera pour racisme (…) Pour avoir un « rendu solide » dans une équipe, la France du foot a toujours pensé que le grand black était une garantie. Aller les chercher dans des pays historiquement liés à la France était une facilité. Eh oui, ça ne coûtait pas cher. Beaucoup de coaches français ont travaillé au Sénégal, Mali, Côte-d’Ivoire, Cameroun… Des formateurs français bossaient dans ces pays. Bref, le lien a toujours été évident. Et le fait d’insister sur le travail physique, de vouloir ce type de joueurs, c’est une réalité. Une habitude. On a fait ça pendant des années à la DTN. Combien de formateurs, d’éducateurs expliquent le foot en disant : « Un grand noir derrière et un en attaque et tu gagnes ! (…) Là où les pros de l’indignation deviennent exaspérants, c’est quand dans la chasse aux préjugés, ils en viennent à vouloir nier les différences culturelles. Ce sont celles-là qui enrichissent un groupe comme le dit Sagnol, justement. Allez dire à un footeux camerounais qu’il est comme l’Ivoirien ! Vous allez voir qu’on manie mieux qu’ailleurs les préjugés en Afrique. L’indigné Claude Le Roy explique ça très bien quand il n’enfile pas son habit de donneur de leçons. Le rapport au travail, à la discipline, à la rigueur, à l’exigence n’est pas le même dans ces deux pays d’Afrique. C’est verser dans la généralité raciste que de dire ça ? (…) Alors, c’est quoi le problème ? La généralité du propos ? Eh bien, laissons le temps à Sagnol de préciser sa pensée. Le problème c’est qu’immédiatement, la contagion émotionnelle se propage. Elle rend facile un état collectif négatif. On ne discute plus, on condamne », fait remarquer Daniel Riolo, agacé de voir le sujet monter en mayonnaise alors qu’il constitue un sujet de réflexion.