La relation commençait à devenir sacrément tendue à Bordeaux. Entre Willy Sagnol et son président, qui n’avait pas aimé quelques sorties dans la presse de son entraineur. Entre l’ancien défenseur du Bayern Munich et ses joueurs également, à l’image du match à Toulouse où tout le monde chez les Girondins s’est demandé si l’équipe n’avait pas tout simplement lâché son coach avec cette défaite presque grotesque, dans le résultat (4-0) comme dans la manière. Pour Frank Leboeuf, ancien coéquipier de Sagnol en équipe de France, cet échec s’explique toutefois en deux points principaux. La méthode allemande revendiquée par Sagnol et inapplicable en France, mais aussi le manque d’investissement de la part du club et forcément de son actionnaire, qui n’a rien fait pour donner les moyens à Bordeaux de se maintenir dans le Top4 français.
« Willy a voulu venir avec la rigueur allemande mais ça ne fonctionne pas avec la mentalité française. Comme Michel essaie aussi de faire quelque chose à Marseille qui ne fonctionne pas avec la mentalité française. Il faut savoir s’adapter. Il faut balancer quelques gouttes de savoir de son pays. Il faut le faire avec parcimonie. Quand tu dis qu’on va faire comme ça parce que ça marche au Bayern Munich, je peux t’assurer que ça ne va pas marcher à Bordeaux (…)
Le nom de Bordeaux est connu dans le monde entier. On ne peut pas avoir un club à ce niveau. Pour moi, c’est l’un des clubs pour lequel c’est le plus facile de trouver un repreneur parce qu’il a un nom. Il y a un décalage entre ce que veulent les supporters, ce que l’historique du club peut apporter et des dirigeants qui ont l’air très conservateurs. M6 (l’actionnaire principal) ne s’est jamais vraiment impliqué, même s’ils ont mis un peu d’argent. On a toujours eu l’impression que c’était à minima. Depuis qu’ils ont là, ils ont font ce qu’il faut pour rester en L1, mais pas plus », a déploré le consultant de RMC et TF1, pour qui le rachat du club serait la meilleure solution. Mais comme pour l’OM, ou même Lens, des rumeurs existent, sans déboucher sur du concret ou du sérieux.