D’une saison à l’autre, l’effectif bordelais n’a pas été bouleversé, mais pourtant les Girondins sont déjà qualifiés pour les 1/8e de finale, un an après être passés au travers.
L’appellation Bordeaux nouveau cru ne pourra pas être utilisée pour décrire la première équipe française à avoir empoché son billet pour les 1/8e de finale de la Ligue des Champions cette saison. Car hormis un changement de gardien (Carrasso pour Ramé) et le remplacement d’un défenseur central (Ciani pour Diawara), l’effectif des champions de France est quasiment le même. Le milieu de terrain est presque identique si ce n’est l’arrivée de Plasil, et l’attaque n’a pas bougé. Alors, l’expérience de la saison dernière, où Bordeaux avait pris deux gifles d’entrée face à Chelsea et la Roma, a-t-elle tant servi que ça ? Oui, à en croire l’analyse de Laurent Blanc après la victoire à Munich.
« C'est vrai que nous avons fait preuve de beaucoup de réalisme, et que ce n’était pas notre cas la saison précédente. Le premier match nul obtenu à Turin nous a beaucoup aidés moralement à prendre confiance en nous. Là, on vient de réaliser un exploit. On espérait se qualifier, c’est fait, et on a su profiter des faiblesses et des doutes de notre adversaire. C’est nouveau pour nous sur le plan européen », a admis Laurent Blanc.
Autre changement majeur, Bordeaux arrive à faire sur le plan européen ce qu’il réalise sur le plan national, même avec une mise en place différente. Une tactique parfaitement appliquée avec un milieu de terrain fourni pour contrôler le cuir, en attendant l’ouverture, qui vient plus souvent sur des coups de pied arrêtés que dans le jeu, comme mardi en Bavière. « Il y a en Champions League une mise place différente de celle du championnat. Les joueurs sont de plus en plus convaincus de l'utilité de ce système et y sont de plus en plus à l'aise. La meilleure manière de ne pas lui donner confiance était de ne pas se faire prendre en compte. Nous savions qu'en ayant des difficultés à faire le jeu, le public commencerait à se manifester. Dans le jeu, c'est la première fois qu'une équipe a plus la possession de balle que Bordeaux. Mais nous avons été très performants sur les coups pied arrêtés », a reconnu Laurent Blanc, qui va désormais devoir s’interroger à propos d’une attitude que les clubs français n’ont pas souvent le luxe d’avoir : Faut-il faire reposer ses joueurs lors des deux derniers matchs ?
« Je ne pense pas à tout ça. Vous m'auriez dit cela au début, avec le Bayern et la Juventus dans notre poule, je vous aurais pris pour un fou. Il s'avère qu'on est déjà qualifié. Cette compétition, on ne peut pas la jouer à moitié. Notre stade sera plein contre la Juventus, nous nous devons de respecter notre public. Ensuite, il y aura le déplacement à Haïfa. Ce soir, dans mon esprit, ces deux matches, on les jouera pour les gagner, d'autant que le Bayern peut encore se qualifier », a rappelé le « Président », qui n’oublie pas que, ces dernières années, les clubs français qui ont terminé à la deuxième place de leur poule se sont tous fait éliminer en 1/8e de finale.