Depuis bien longtemps, Bordeaux avait le coeur qui battait en priorité pour ses footballeurs. Mais depuis quelques saisons, il est indéniable que le rugby a regagné du terrain, au point d’afficher désormais des affluences supérieures à Chaban-Delmas pour les rencontres de l’Union Bordeaux-Bègles, 7e du Top 14, que pour celles des Girondins. Il est vrai que le spectacle proposé par la formation de Francis Gillot est parfois assez ennuyeux, et que cela finit par détourner du football le spectateur moyen. Dans l’Equipe, Johan Micoud constate cette situation et il demande aux joueurs bordelais de ramener un peu de joie de vivre afin de remettre le ballon rond au sommet.
« Si Bordeaux est une ville de foot, une grosse partie de sa population est très rugby. C'est un peu des deux, en fait. Mais si on regarde les deux dernières années, il est clair que l'engouement se porte davantage sur le rugby que sur le foot, dont le public diminue petit à petit. Les Girondins doivent avoir une vraie remise en question pour ne pas oublier que le sport est au départ un jeu et que c'est par le spectacle qu'on fait venir du monde dans les stades. L'UBB l'a bien compris : ça fait deux ans que cette équipe parvient à remplir Chaban chaque fois qu'elle s'y produit grâce au jeu qu'elle envoie. On a aussi l'impression qu'il se dégage de ce groupe un peu plus de joie de vivre et d'enthousiasme par rapport aux footeux. Ça se traduit sur le terrain, où on voit de super matches, des confrontations dont les rugbymen ne sont pas les favoris, mais dont ils sortent vainqueurs. On peut ressentir la même chose chez les Girondins, mais par bouts de matches. Ils ont la chance de faire ce qu'ils aiment, il faut qu'ils se lâchent un peu plus », explique l’ancien milieu de terrain international des Girondins de Bordeaux, qui ne voit pas une cassure, mais plutôt un petit désamoure, entre le football et la perle d’Aquitaine.