Mis en avant ces dernières semaines avec son beau parcours en Coupe de France, le SC Bastia revit quelque peu à travers cette exposition positive.
Complètement endetté, le club corse a abandonné le statut professionnel et a déposé le bilan, pour repartir en National 3 en 2017, le cinquième échelon en France. Si la saison sportive se passe bien, les coulisses sont terribles et vont de révélations en révélations au sujet de la gestion du club par Pierre-Marie Geronimi, qui a laissé 27 ME de dettes. La liste des créanciers a été établie par le liquidateur judiciaire, et elle fait froid dans le dos énumère L'Equipe. Surtout que la plupart ne récupèreront pas un centime d’un club qui n’a plus d’actifs ni de moyens, et doit rembourser de manière impérative 12,5 ME à des créanciers prioritaires. Pour le reste, l’argent est définitivement perdu, ce qui fait bien évidemment très mal à de nombreuses entreprises, locales ou nationales.
La crèche, Canal+, les joueurs, tout le monde s'est fait avoir
Les exemples se multiplient pour démontrer l’incroyable gestion de la part de l’ancienne direction, qui payait les joueurs avec des chèques en bois, ou promettait des primes qui n’arrivaient jamais. L’ancien milieu de terrain Romaric doit ainsi s’asseoir sur un million d’euros qu’il ne touchera jamais, malgré les nombreux chèques bidons reçus de la part des dirigeants corses. Les accords avec les clubs pour les transferts ou les prêts seront aussi difficiles à récupérer. Les amendes, les séjours à l’hôtel, les restaurants, les plombiers, les jardiniers, la sécurité, les médecins, les sociétés de nettoyage, plus personne n’était payé et la plupart de ces sociétés n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. C’est aussi le cas d’une crèche qui gardait les enfants des joueurs, et a vu ses factures enfouies. Idem pour Canal+, avec des abonnements jamais réglés pour les joueurs de l’équipe première. Et partout en France, le SC Bastia laissait des ardoises, comme lors de la commande de plateaux-repas pour les joueurs à des sociétés lors des déplacements en Ligue 1, et qui n’ont jamais été réglés. Ce sont désormais 115 créanciers qui attendent leur tour pour passer à la caisse. Mais la caisse est vide, et en dehors de la vente par Bordeaux de François Kamano qui pourrait rapporter indirectement 1 ME au SCB, aucune rentrée d’argent n’est espérée…