Pour Mathieu Bodmer, à l'heure où la France traverse une grave crise sanitaire, le footballeur qu'il est ne doit pas se plaindre de sa situation. Loin de là même.
Ses parents travaillent dans le monde hospitalier, alors quand Mathieu Bodmer évoque les soucis des soignants et de ceux qui oeuvrent à ce que notre pays fonctionne, il sait de quoi il parle. Le milieu de terrain d’Amiens a rangé provisoirement ses crampons il y a désormais plus d’un mois, et depuis il s’est mobilisé afin de venir en aide aux soignants et à ceux qui sont en difficulté dans le ville d’Evreux, d’où il est originaire. Grâce à l’aide d’autres sportifs normands, il a déjà recueilli 35.000 euros, qui ont été versés à trois associations, mais également à des Ehpad afin d’acheter des blouses pour les infirmières. C’est donc un Mathieu Bodmer très lucide sur la situation actuelle qui s’exprime ce dimanche dans Le Parisien.
Le joueur de 37 ans estime que ses collègues footballeurs et lui ne doivent pas oublier qu’ils sont dans une situation plutôt très confortable par rapport à ceux qui se battent durement au quotidien. « Reprendre le foot ? Personnellement, ça ne me fait pas peur. C’est notre métier, et on est très bien payé pour le pratiquer. Vous croyez, pour en revenir à elles, que certaines femmes de ménage ne préféreraient pas rester chez elles ? Et leur salaire n’a pourtant rien à voir avec le nôtre. Certaines ne touchent même pas le smic. Aujourd’hui, j’ai peur pour tous ces gens au front, engagés corps et âme dans cette guerre sanitaire. Eux sont dans le dur. Pas nous. (...) Même en baissant de 50 % mon salaire, je gagnerai toujours plus que la plupart des gens », fait remarquer Mathieu Bodmer, qui refuse de faire pleurer dans les chaumières sur sa situation.