L'équipe de France est sommée de réagir à la situation au Qatar, où la Coupe du monde a mis en lumière le traitement des ouvriers. La FIFA est sévèrement épinglée également.
2010 est l’année où la Coupe du monde a été attribuée au Qatar. Et pour Amnesty International, c’est là que les problèmes ont commencé, et où le monde du football a participé à la maltraitance de milliers d’ouvriers. Il est temps désormais de payer affirme l’organisation non-gouvernementale qui défend les droits de l’homme dans le monde. Dans un rapport salé, mettant en avant l’absence totale de droits des travailleurs, mais soulignant aussi les efforts effectués par l’Emirat devant la gronde internationale afin d’améliorer les conditions ces dernières années, Amnesty International demande désormais à la FIFA de payer les pots cassés. L’instance mondiale est coupable d’avoir fermé les yeux sur toutes les conditions des travailleurs, en contrepartie d’une garantie de récupérer plusieurs milliards de dollars avec l’organisation de cet évènement.
420 millions d'euros pour réparation
« En attribuant ainsi la Coupe du monde au Qatar, la FIFA a contribué aux violations graves et généralisées des droits du travail des migrant·e·s et a ouvert la voie à de nouvelles violations. La FIFA n’a pas non plus prévenu ni atténué les risques d’abus au travail au cours des années qui ont suivi l’attribution de la Coupe du monde », a livré Amnesty International, qui rappelle que l’engagement de la FIFA et du Qatar pour accorder des réparations n’a pas été tenu jusqu’à présent. L’organisation réclame ainsi un minimum de 420 millions d’euros à débloquer de la part de la FIFA pour faire réparation aux centaines de milliers de victimes. Une somme qui est censée permettre aux travailleurs exploités de toucher des salaires non versés, d’indemniser les blessés et les familles des morts sur les chantiers.
𝗝-𝟭 avant la liste des Bleus 🤩
— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) May 18, 2022
Didier Deschamps dévoilera demain à 14h00 la liste des joueurs retenus pour les 4️⃣ matchs de Nations League prévus en juin ! #FiersdetreBleus pic.twitter.com/yPfl5EzE6V
Des revendications qui vont être difficiles à obtenir devant la muraille que peut représenter la FIFA quand elle ferme les yeux. C’est pourquoi Amnesty France a aussi interpelé les Bleus en ce jour où Didier Deschamps va donner sa liste pour les matchs du mois de juin. « Vols de salaires, confiscation de passeports, horaires illimités, interdiction de changer d’emploi ou de quitter le pays… les travailleuses et travailleurs migrants de la Coupe du monde au Qatar sont exploités, maltraités. Piégées dans l’enfer du Qatar, des milliers de personnes sont mortes. En France, nous demandons à la Fédération Française de Football (FFF) d’agir face à ces violations des droits de milliers de travailleuses et travailleurs migrants au Qatar. Vous entrerez dans la légende si, en tant que champions du monde en titre, vous nous aidez à défendre et soutenir les personnes migrantes travaillant dans des conditions indignes au Qatar, et sans qui ce mondial n’aurait jamais pu voir le jour. Votre talent vaut de l’or, votre parole doit peser tout autant ! », demande l’ONG dans une lettre ouverte aux Bleus.