L'équipe de France espoirs a fait une démonstration face à la Suisse ce mercredi soir, et Rayan Cherki a dédié son but et sa performance au jeune Nahel, tué par la police cette semaine à Nanterre.
La distanciation entre les sujets de société et la parole des footballeurs n’est plus de mise. Depuis la nuit des temps, les sportifs n’ont pas vraiment leur mot à dire dans les problèmes plus globaux de notre monde. Mais la parole se libère, et à l’image de la mort du jeune Naël, tué par la police à Nanterre pour avoir refusé d’obtempérer, les joueurs français ont décidé de sortir de leur silence. Jules Koundé, Kylian Mbappé et bien d’autres ont pointé du doigt ce drame comme un réel problème sur la manière de faire des forces de l’ordre dans ces cas de figure. Rayan Cherki, auteur d’un match épatant avec l’équipe de France espoirs contre la Suisse, a profité de son passage devant les micros pour aller également dans ce sens. « J'ai une pensée pour la famille de Nahel. Tout le monde sait ce qu'il s'est passé et on a aussi souhaité gagner ce match pour lui et ses proches. Dans l’équipe, c’était important pour nous de gagner ce match pour avoir une petite pensée pour lui et ses proches » a expliqué le meneur de jeu lyonnais.
« C’est un footballeur, faut pas trop lui en demander »
Voir cette publication sur Instagram
Si Cherki a surtout souhaité évoquer le recueillement, cette prise de parole a eu le don d’agacer une France comme souvent divisée sur les sujets cruciaux de société. Le fait que le joueur de l’OL ait profité d’un rassemblement tricolore pour aborder le sujet a en tout cas déplu à certains suiveurs des Bleuets. « C’est un footballeur, faut pas trop lui en demander », « réfléchissez avant de parler », « une honte de plus », « il veut pas qu’on lui donne la légion d’honneur non plus ? », « joue au foot et arrête de marcher », ont été les réponses envoyées sur les impitoyables réseaux sociaux. Elu homme du match contre la Suisse après sa démonstration, Rayan Cherki a aussi d’un autre côté été félicité pour cette prise de parole, qui montre que, si chacun peut avoir son opinion, les footballeurs n’ont pas interdiction de parler des sujets de société ou de la politique. Ou bien alors il faudrait dans l’autre sens interdire les politiciens de parler football pour se faire mousser…