L'équipe de France féminine débute sa préparation pour les Jeux Olympiques avec un match de Ligue des Nations contre l'Allemagne, ce vendredi à Lyon. L'occasion pour Hervé Renard de saluer le comportement de ses joueuses, ce qui change du football chez les hommes.
Sélectionneur de l’équipe de France féminine de football, Hervé Renard n’a pas hésité une seule seconde à quitter le monde masculin pour relever le défi tricolore de la Coupe du monde et des Jeux Olympiques. A l’heure où l’équipe de France se prépare à disputer les demi-finales de la Ligue des Nations, avec notamment un match de gala face à l’Allemagne à Lyon ce vendredi, l’ancien sélectionneur de l’Arabie Saoudite notamment s’est confié dans les colonnes du Progrès. Pour le technicien français, les différences entre les joueuses et les joueurs sont notables, et s’il ne faut pas comparer le jeu en terme d’intensité ou de puissance, le comportement est en revanche à souligner. Les hommes feraient bien de s’inspirer de l’attitude plus collective et plus exigeantes des femmes dans ce domaine. Une vraie petite claque pour les professionnels masculins.
Les joueuses plus disciplinées que les joueurs
« Chez les joueuses, la discipline est plus forte, comme vous le faisiez remarquer ? Oui, j’ai d’ailleurs un exemple frappant qui se produit à chaque fois que les filles vont en pré-activation, c’est-à-dire avant l’échauffement dans le vestiaire : les 23 joueuses se pré-échauffent alors que chez les garçons, s’ils ne font pas partie des 11 titulaires, c’est plus difficile de les motiver. Ils vont plus envoyer des messages à leurs familles en disant « il ne me fait pas jouer ce c… » (rires). Alors que les filles, même s’il n’y en a que cinq qui vont rentrer parmi les remplaçantes, elles sont toutes au travail et se prennent en charge. Même celles en tribunes demandent si elles peuvent s’échauffer aussi. C’est exceptionnel. Beaucoup de joueuses sont habituées au très haut niveau dans cette sélection, c’est d’un très très grand professionnalisme », a livré Hervé Renard, pour qui l’équipe passe avant tout dans le football féminin. Sous-entendu, ce n’est pas forcément le cas chez les hommes, où le fait de ne pas être titulaire va par exemple être pris comme un signe de défiance et créer de la rancoeur.
En tout cas, sans vouloir dévoiler de quoi sera fait son avenir après les Jeux Olympiques, Hervé Renard assure que cette expérience dans le football féminin l’a transformé, et va surtout le rendre encore meilleur pour la suite. « C’est ce qui sera bénéfique pour moi avec ce passage dans le football féminin : être confronté à des choses auxquelles je n’avais jamais été confronté avant. Ça m’apporte beaucoup », a assuré celui qui est tout de même pressenti pour retrouver le football masculin après l’été 2024, même s’il se défend d’y penser à l’heure actuelle en raison des objectifs élevés fixés avec l’équipe de France.