Depuis le match retour des barrages de qualification pour le Mondial contre l’Ukraine, l’euphorie semble s’être installée autour de l’équipe de France, et le 8-0 de dimanche contre la Jamaïque a donné un moral d’acier à ceux qui suivent les Bleus. Dans cette ambiance festive, et au moment où les Tricolores attaquent la Coupe du Monde, Pascal Praud appuie sur le frein, tenant à calmer tout le monde sur son blog. Pour le journaliste d’I-Télé, la France doit rester les pieds sur terre, sous peine de tomber de haut.
« Et c'est reparti ! Enflammade générale. Et, 1, et 2, et 8-0 ! Les Bleus sont grands. Les Bleus nous refont le coup de 1998 ou 2006. Personne n'y croyait et ils sont allés au bout. Et si vous dites le contraire, vous serez tondu. Traîtres à la cause, salisseurs de mémoire, aigris de nature. On vous connaît, vous et vos semblables, raclures d'encriers ou pisse-froid. Les Bleus sont grands. Taisez-vous, levez-vous et applaudissez. Je sais, les supporteurs sont des enfants. Ils croient au Père Noël l'hiver, à la Coupe du monde l'été. Je les entends à la terrasse des cafés. Je les lis sur les réseaux sociaux. "On va gagner", chantent-ils. Et ta soeur ? L'équipe de France est sympathique. Elle est prometteuse, jeune, dynamique. Elle est généreuse, enthousiaste, ambitieuse. Elle est ce que vous voulez, mais elle n'est pas calibrée pour gagner ni pour entrer dans le dernier carré (…) Tout ça pour dire que les Bleus forment une équipe moyenne, que Hugo Lloris n'est pas une assurance tous risques, que Mamadou Sakho est (parfois) remplaçant à Liverpool, que Raphaël Varane est souvent blessé, que Patrice Évra a raté sa saison à Manchester United, que Mathieu Valbuena n'a pas réussi la sienne à Marseille. Blaise Matuidi a un moteur dans le ventre, mais l'essence manque ces temps derniers. Paul Pogba compte dix sélections. Olivier Giroud et Karim Benzema n'ont pas trouvé le diapason pour mettre en musique leur tandem, sauf contre la Jamaïque, quatre-vingt-unième nation au classement Fifa. Excusez-moi de jouer les trouble-fête, ce n'est pas mon genre. Je fuis les pessimistes et je préfère Sophie Marceau à Cassandre. J'aime cette nouvelle équipe de France, elle prépare l'avenir. En 2016 à Paris, pourquoi pas ? Mais cette fois, elle a le profil pour terminer en huitième ou en quart de finale de la Coupe du monde. C'est déjà bien, non ? », fait remarquer Pascal Praud, qui veut surtout éviter que le retour de bâton soit éventuellement violent si tout ne se passait pas comme dans un rêve au Brésil.