Le président de la FFF est le seul président d’une grande fédération européenne qui n’es pas opposé au projet de la Coupe du monde tous les deux ans désiré par la FIFA.
Sermonné par l’UEFA, Noël Le Graët se dit droit dans ses bottes et compte bien jouer sur plusieurs tableaux pour favoriser le rapprochement entre l’Europe et ce projet cher à Gianni Infantino, le président de la FIFA. Ce jeudi, Aleksander Ceferin, le président de l’UEFA, va donc venir à Paris pour rencontrer le dirigeant breton, afin que les deux hommes parviennent à accorder leurs violons avant le congrès de la FIFA prévu le 20 décembre prochain. Il est fort probable que les deux dirigeants restent sur leur position. L’UEFA estime que doubler le nombre de Coupes du monde n’est pas une bonne chose pour le football, son prestige et son business. Les pertes pour les fédérations européennes pourraient se monter à 3 milliards d’euros sur quatre ans. De son côté, Le Graët y voit aussi l’occasion de tendre la main à des pays qui ont beaucoup de mal à exister en dehors des Coupes du monde, surtout avec la création de la Ligue des Nations qui laisse les pays européens s’affronter pendant la quasi-totalité des dates internationales libres.
L'Europe et l'Am Sud mis sur le côté ?
« En Europe, on est gavé de compétitions, donc, je comprends les réactions européennes. Mais, sur les autres continents, ce n'est pas la même chose. Je n'aime pas me battre contre l'Europe, ce n'est pas l'objectif. Mais cela n'empêche pas d'avoir des idées. On n'a pas non plus des menottes aux mains. Mon envie est de rapprocher ces deux hommes (Ceferin et Infantino) et les deux instances. Je dois voir aussi Gianni pour parler de ce dossier. Le 20 décembre, il y aura des échanges, mais pas de vote. Et s'il y en avait un, la FIFA gagnerait largement... », a tenu à rappeler, dans les colonnes de L’Equipe, un Noël Le Graët qui reste un fin politicien à 80 ans. Il sait bien que la majorité des fédérations moins riches mais plus nombreuse, notamment en Afrique et en Asie, rêve d’une Coupe du monde plus régulière pour se voir offrir une plus grande exposition et des revenus augmentés. La FIFA est en train de mettre ce projet sur pied, et l’Europe, tout comme l’Amérique du Sud, opposés au projet, n’auront pas forcément leur mot à dire au moment du vote. C’est aussi cet argument que Le Graët va devoir faire entendre ce jeudi au président de l’UEFA.